Je ne suis pas tranquille. Des ombres autour de moi. Des papillons noirs. Je sens qu’ils approchent. Je sens qu’ils frôlent ma peau. Je sens la texture de ma peau qui change au contact de leurs ailes. C’est bizarre c’est étrange leur souffle. Je les sens. Ca fait frissonner crier parfois. Non. Pas tranquille. Je ne suis pas tranquille, pas sereine, pas calme, pas détendue. Je ne suis pas tranquille. Autour c’est jamais une page blanche, un horizon dégagé, un désert blanc sur lequel construire, sur lequel inventer. Non c’est pas tout ça. Mais des ailes noires qui palpitent à la lisière des mes yeux. Des silhouettes qui s’approchent et qui se penchent. Qui frôlent et qui repartent. Chuchotent quelques mots. Murmurent si bas que je n’arrive pas à les entendre. Parfois une syllabe, un mot qui parvient à mon oreille. Et puis certains jours des sons stridents qui me compriment la tête. C’est ma tête ou c’est pas ma tête. Je sais plus. Comme une nuée de mouches, une nuée d’insectes se réveillant à la nuit tombée, profitant du clair-obscur pour envahir tout l’espace qu’il me reste pour respirer. Pas tranquille. C’est la nuit que ça vient. Surtout la nuit. La nuit c’est. Difficile. C’est pas comme le jour. C’est pas comme avec la lumière qui déborde qui dégueule qui éclaire tout. C’est pas les arêtes franches des toits. Pas tranquille. C’est pas permanent c’est pas. Je peux pas dire je vais pas. Mais c’est que c’est toujours là. Les ombres. C’est là.
Superbe travail, inquiétant et lancinant !
J’ai beaucoup aimé ton texte, merci.
Merci Fil Berger pour tes retours! Ca fait plaisir! J’ai vraiment manqué de temps cette dernière semaine, mais je vais aller faire un tour par chez toi, et ailleurs, pour voir tout ce qui s’est passé depuis mes dernières lectures!