Les sols de ma ville ont été mon terrain de jeu. Les sols auxquels mes pas se sont habitués à ne jamais marcher sur les lignes qui séparent les carrés asphaltés. Les sols auxquels on retrouve ces fameux pavés qui n’ont jamais été très alignés. Il y a sur chaque trottoir toujours au moins un pavé qui semble vouloir s’en aller de la place qui lui était dédiée. Le pavé luit sous la pluie et fait vibrer la lumière. Selon la texture, la forme, la couleur et l’orientation de la pierre. Ces pavés nous racontent une histoire, ils nous font glisser, tribucher, tomber jusqu’à qu’on en soit plus charmé qu’agacé. Parmi toutes ces pierres il y en aura une sur laquelle on s’arrêtera car dessus sera gravé: « Belle est la pluie sur les pavés de Bruxelles » et ce sera à ce moment-là que malgré toute cette série de vieux pavés gris qu’on comprendra que cette ville est aussi charmante et pleine de vie, le jour comme la nuit grâce à ses pavés qui luisent sous la pluie.