Vert et rouge, lumière. Il y a des pièces pour chaque personnage dans la vraie vie comme dans les cases. Il y a cette ville sans nuage, pas besoin, rien n’est vraiment très loin. Plan resserré sur la cité, bloc gris incrusté. Autour c’est juste blanc. A l’intérieur c’est vert ou rouge, la nuit le jour personne ne sait vraiment. Chez la femme, bibliothèque sombre et canapé en cuir, parfois la salle de bain, pour hurler ou pour sourire. Dehors les arrêts de bus n’attendent plus rien, un corps retrouvé au matin. L’enfant, la fièvre dans un lit étroit, une place au bord de l’évier, un cou tendre à trancher. Le père, partout sauf chez soi, des cigarettes sur la terrasse coincée, verrière froide jamais étouffante, pas d’été. Il y a d’autres intérieurs, d’autres cases pour des personnages à peine croisés. Couloirs empêtrés menant à des boites de nuits. Corridor enfumé, pas de lumière, pas de bruit, juste une image de ton enfance qui revient en avance. Intérieur de salle de fête costumée. Intérieurs vaporeux, bus, entrepôts ou corbillards. Intérieurs sombres de bouteilles alignées, de personnages bruyants et gras. Ici pas d’enfants. Passage par la case de celui qui écrit, manuscrit sur la table, revolver dans le lit. Rouge, très rouge ici. Retour sous la couette. Lumière rouge, verte.Rouge, vert. Lumière.
Waouh ! Quel style !
J’adore !
Merci pour ce beau texte !
On découvre le décor en découpant au couteau une étrange atmosphère. C’est poisseux à souhait. Merci.