spectacle Avignon, file d’attente
Une affichette sur la porte. Un homme ouvre les portes la femme lui saute dessus. /Vous auriez pu prévenir désignant l’affichette/ Mais non madame on a oublié de la retirer hier. Des grappes, des conversations, des solitaires tentent d’entrer en contact avec des groupes, ambiance festival, tout le monde est sensé être « cool ». S’écarter de tout ça et penser à l’exercice du jour. Écarter le réel, vivre l’effondrement avec le plus de vigilance possible avec la chaleur qui monte doucement, avec une envie de café persistante. Observer. Et tout à coup redevenir Don Juan ou son disciple, sans oublier Castaneda, le tonal et le nagual, et le Horla de Maupassant, sans
oublier le Nez de Gogol, se hausser vers l’ensemble de toutes ces strates du texte, en fabriquer un parachute sans perdre de vue la chute, l’effondrement. Avaler un bol d’Ayahuasca virtuel, facile. Après la première fois il n’est plus nécessaire d’accéder physiquement au breuvage. Autoroutes des rêves. Accélérations multiples.Les formes se délitent, le décor de la rue, le jeu mouvant des ombres , des lumières, multiplicité de points de vue. Des amalgames moléculaires, auras lumineuses se fondant les unes dans les autres, parfois sensation d’un univers sous-marin coloré de bleu et vert, mouvement lent des corolles de fleurs étranges ,cheveux barbes qui s’ouvrent se referment, tentacules qui se faufilent s’insinuent d’un orifice vers un autre, pas forcément du bouche à bouche. Ça se faufile de partout et crée des pelotes,des noeuds,qui se resserrent ou se dénouent. Voix transformées en sons, indistinctes, vidées de toute logique narrative, le slogan glisse vers des fréquences vibratoires, oscillations de celles ci depuis le bas vers le haut, mouvement visible de ces sons accompagnant les tentacules les tiges les corolles symphonie abstraite
Vienne 1913 spectacle écrit par Alain-Didier Weil
On y retrouve le professeur Freud et son cigare, Hugo Von Kleist allongé sur son divan car il est dégoûté par les juifs, Adolf Hitler qui fête ses 20 ans seul dans un jardin public avec un chien, Jung qui recommande Kleist à Freud, la mère de Kleist, la petite amie d’Hitler, le peintre Gustav Klimt qui peint les cheveux des femmes d’une façon « dégoulinante ». Une photographie de la situation politique et artistique à Vienne en 1913. Très intellectuel bien évidemment de nombreuses références psychanalytiques. Sensation de dédoublement à tous les étages garantie. Analyse d’une peinture de Klimt par Hitler: « ce type est un avorton » Athena si on observe bien ses armes, son bouclier établit un lien de filiation directe de filiation avec Méduse.
Ce qui m’entraîne à faire un lien entre l’exégèse psychanalytique , celle de la Tora, et la méduse. Un hypnose directement crée par l’exégèse, le commentaire. Ce qui conduit inéluctablement l’esprit qui écrit ce texte à revenir encore et encore à la masturbation. Dont l’issue souhaitée serai l’ordre et la raison, l’altruisme.
Sortie du spectacle un petit moment à rassembler tous les fragments éparses. Presque un doute d’y parvenir. Comment vider la corbeille d’un smartphone me tire d’affaire. Une question conne pour retrouver le plateau des vaches, rien de tel.
« Avaler un bol d’Ayahuasca virtuel, facile. Après la première fois il n’est plus nécessaire d’accéder physiquement au breuvage. Autoroutes des rêves. »
« Ce qui m’entraîne à faire un lien entre l’exégèse psychanalytique , celle de la Tora, et la méduse. Une hypnose directement crée par l’exégèse, le commentaire. »
« …en face de la sortie un vieil indien yaki me fait un petit clin d’oeil « …Envie d’en faire autant en te lisant… Est-ce qu’écrire dans un collectif n’ est pas une tentative un peu naïve de vouloir masturber les autres avec ses propres mouvements de pensées ? C’est l’ego en double, en duo, en miroir, en parloir, en crachoir et Dieu dans tout çà ? Freud avait souvent mal aux dents, dedans aussi. Pour les autres je ne sais pas. On ne sait pas trop les gens finalement. Les mettre tous et toutes dans un smartphone c’est trop embrasser et mal étreindre; vaut mieux l’éteindre dans les files d’attente… Merci pour ton reportage Avignonnais. Il est réjouissant.