Descend. Descend. Descend.
Dans la ville d’en bas.
Oui. La ville d’en bas.
Par l’escalier alors, d’abord.
Oui l’escalier.
Il est en colimaçon. Il est en béton. Le descendre lentement. L’air ne vibre pas. La main frôle les lames de béton en déchiffre les aspérités.
Que disent-elles.
De descendre encore. Et encore. Il y a encore des marches.
Continue de descendre.
Il fait noir.
Descend. Descend. Descend.
La dernière marche. Avancer désormais.
Dans quelle direction.
Après la dernière marche vers la droite. Quelques pas encore. Un néon hésitant. Plus loin.
Il appelle. Va.
Il fait noir. L’air immobile. Il fait noir encore. Entrant. Construction. Large entrée rectangulaire.
Décris ce que tu ne vois pas.
Le plafond est bas son poids celui du dessus de la ville du dessus pèse au-dessus juste au-dessus. Alignement de portes, acier, larges. Ce sont des garages. Approchant. Des poignées et des serrures au-dessus juste au-dessus.
Ne rien toucher. Ne touche rien.
Une porte est légèrement soulevée. Un corps pourrait s’y glisser. S’allonger sur le sol puis ramper.
Ne t’allonge pas. Avance.
Avancer alors. Odeur d’urine le long du mur opposé. Avancer. Plus de pas un peu plus. Sous le néon désormais bordé de toiles d’araignées.
En vois-tu une.
Aucune. Légères ondes électriques.
Que disent-elles.
D’avancer encore. D’autres pas. Non les miens. Il fait noir dedans et dehors en haut et en bas. Un escalier descend.
Prends-le. Prends l’escalier.
Il descend. Descend encore. Il est droit. Largeur d’un seul vivant. Quelques marches. Dix au plus.
Avance. Laisse derrière toi l’escalier.
Une voix. A coup sûr une voix.
A qui est-elle.
Oui, tu es vraiment Alice de Lewis Caroll dans cette descente, et le plus étonnant est que tu n’as rencontré personne, pas même le lapin pressé et sa montre à gousset. Es-tu en retard ?
😉 Pas même une araignée!
Merci Rebecca. Je me doutais bien qu’il y avait aussi des humains qui ne verraient plus le jour.
C’est ça! Les humains dans le noir infini
Je pense que nous allons être plusieurs à nous retrouver tous en bas ! On fera la fête, on écrira, ce sera la joie, sous la terre –
A bientôt Rébecca.
yep!! Tiens ça me fait penser à un bouquin, La désobéissante (https://podcast.ausha.co/2050-le-podcast/2050lepodcast-ep-33-la-desobeissante) où les humains vivent sous terre 🙂
Pendant l’épidémie, les confinements il y a eu des fêtes sous terre, dans les catacombes.
La ville pèse sur les plafonds des sous-sols, c’est tellement évident que je n’y avais jamais pensé.