Doit-on garder tout ? Je pensais couper, sélectionner sur les 40 les textes qui avaient un lien, même ténu, mais quelque chose qui les relie, plutôt que de les relier par quelque chose d’artificiel et de prolonger l’ensemble pour trouver cohérence ou donner une cohérence que les 40 textes mis bout à bout n’ont pas, même si on change leur ordre. Mais je pourrais aussi faire les deux. Tenter les deux choses. Procéder comme pour la nouvelle. Le résultat m’avait bien plu. Même si le sens échappait à la plupart des lecteurs.
Tout d’abord retirer les portraits de celles sur la plage ou en bord de mer. Les autres peuvent traverser la ville, traverser le pèlerinage.
Examiner le va et vient entre pays d’origine et grande ville, l’interroger.
Faire de la poussette qui avance le lien entre les textes, qu’elle avance dans l’irréel ou pas.
Remplacer la valise à roulettes par la poussette, la poussette à travers le mur pourrait signifier que le narrateur n’a plus aucun sentiment, n’éprouve plus rien… A voir. Ce que contient la poussette ne l’intéresse plus, les pleurs du bébé…
Ecrire ce qui vient à la suite des phrases relevées et où les dispatcher comme coupure publicitaire.
Récolter des pubs de panneaux électriques dans les villes et les décrire. A faire.
Gros gros chantier, pourvu que le temps nous soit laissé. Le prendre, prendre le temps de finir, porter à son terme, laisser rhizomer, ne pas entamer autre chose, refuser, m’autoriser un arrêt, stopper la poussette, actionner la petite pédale rouge à gauche de la roue arrière droite en posant le pied droit et en appuyant, et la voilà immobile pour le temps qu’il faut, sinon après merci grand me résoudre à m’en séparer.
je parcours cette sorte de « postface » ou « bilan » qui semble prendre pas mal de recul sur ce qui a été produit
je n’ai hélas pas suivi tout ce qui s’est passé de ton côté, mais il est toujours temps de le faire bien sûr
en tout cas je suis sûre que tu as là la matière d’un vrai chantier
Oui, chère Françoise, un bilan à la va vite que Philippe a nommé « Jeu de questions affiché sans apprêt ». C’est joliment dit, je trouve et bien indulgent. 🙂 Et je venais l’enlever.
« laisser rhizomer »
Merci Anne Dejardin. Cela me fait rêver d’une forêt planétaire de bambous qui serait peuplée de pandas. Nous aurions disparus depuis longtemps; mais les pandas par gentillesse grignoteraient encore un peu nos écritures.
Merci de ton passage et de la distance proposée avec forêt de bambous et pandas sans nous. Distance et hauteur salutaire à nous lire, Ugo, merci.
Ah, c’est beau, ce jeu de questions affiché sans apprêt ! la personne ayant écrit et prête encore à écrire se demandant, supputant… Cela m’arrive vivant, au point de ressentir le corps fébrile…
Merci Philippe, je découvre ton commentaire en venant justement enlevé cette 40 qui manquait de tout, merci d’y avoir malgré tout vu ce que cela était un jeu de question affiché sans apprêt. Commentaire qui toujours aide. J’attendrai que tu aies lu ma réponse pour enlever. 🙂
Merci Anne pour cette belle conclusion. Surtout ne pas chercher à replier la poussette… Toujours l’enfer à replier ces machins là!😉
Beau mois d’août à toi!
Début du dernier paragraphe qui donne envie de faire de même. Belle continuation. merci
« Laisser rhizomer », oui vraiment, mais c’est aussi au lecteur (émotion d’errer sans guide en toute liberté, pour trouver en lui-même des clés de correspondances) laisser croître les balades en friche, pour enrichir l’air d’odeurs nouvelles, laisser broussaille et buissonner, comme une errance de Colette… ne pas tout structurer : richesse inégalable du littéraire, du poétique. Félicitations chère Anne pour toute cette merveilleuse exploration !!