Endormissements autour des grandes herbes en journée ensoleillée au son des grillons. Lenteur du temps, lenteur des journées. Longueur de l’ennui.
Sautillements. La danse des vacances d’été. L’école vient de finir et je sais que mon espace va s’agrandir des voyages que je vais faire cet été. Marseille. Les Pyrénées. L’Ardèche. Peut être Normandie. Mon coin de village tout à coup respire de ces autres lieux. Amplitude de mes sauts: espace d’imagination à portée de voiture. Circulation de l’espace. La route nationale à emprunter pour les départs est pourtant immobile mais elle suit la rivière qui en rappelle la potentialité de mouvement. La rivière qui se prénomme La Dranse est ce qui ouvre ce cirque fermé en une vallée. Elle se fraye un chemin resserré entre deux ombres pentues. Plus loin le grand lac, plus loin la grande plaine, plus loin la grande ville.
Les distances temporelles et spatiales. Fascination pour l’écart de lieu dans une même journée. Haute savoie le matin; Marseille le soir. L’écart s’enrichit de la densité plus ou moins forte des moments vécus ici et là: si le matin, un ami du village est passé boire le café avant notre départ ou si on a eu le temps de faire un repas complet avec mon oncle et ma tante le soir à Marseille. La familiarité, la bonhommie de cette vie de village en écart avec l’angoisse excitante qui se dégageait de ces instants urbains. Fascination augmentée par celle première de l’écart sensoriel entre le matin et le soir. Que avec une voiture roulant à 25 mètres par seconde, on puisse se retrouver par cette simple continuité à 450 kilomètres plus loin en pleine ville me laissait rêveur. J’ai ressenti comme un amour de ces ruptures.
Fantastique de l’arrivée dans un nouvel endroit, même connu d’avance. Nous étions accueillis par oncles, tantes, cousins, amis : moment de grande convivialité et de bascule d’instants. Arrivées souvent le soir dans le noir de feu. Rires, blagues, humour d’écarts de monde entre eux et nous. Joies communes de ces écarts. Dormir dans un nouveau ciel si proche. Sensation de l’immensité de la planète le soir à la vision des étoiles.
« le soir dans le noir de feu » « Dormir dans un nouveau ciel si proche » me plait. « Fascination pour l’écart de lieu dans une même journée. » une des magies du voyage ces ruptures ou (ces glissements). Merci
merci Nathalie pour ton beau retour
Aucun doute… la lecture de ce texte m’a fait voyager !
ça fait plaisir merci.
Merci Emmanuel pour ces partages d’images et d’endroits dont certains je connais bien. Bons voyages !
merci Clarence. Bon voyage à toi dans le monde de l’écriture et du théâtre notamment.