Départ de la maison pour retour à la même maison, au 4 de la rue Pierre Pavoine — en l’honneur d’un homme qui, grâce à ce cycle, n’est plus un inconnu – maison qui avait été construite sur le terrain où il avait joué aux indiens.
Il aimerait refaire le même chemin, mais les maisons sont-elles toujours là ? Il sait que les gens ont pour la plupart disparu.
Plusieurs fragments d’aller-retour s’invitent dans sa tête, mais il ne sait lequel choisir. L’un est-il le plus important que l’autre ? il ne sait pas.
Il y a l’aller vers la salle Gouloumès où le spectacle sera différent chaque dimanche. Le retour, lui, sera toujours le même : un retour silencieux dans la traction noire, le coup de sonnette pour que le père de Basile vienne ouvrir la porte, ses grands-parents s’installent dans le salon sans même enlever leurs manteaux. Cela dure à peine quinze minutes. Des banalités sont échangées. Ils repartent en disant simplement à dimanche prochain. En général, cela se déroule de septembre à juin, au moins dans les souvenirs de Basile. Puis cela s’est arrêté, il croit se rappeler quand il est entré en cinquième. Trop grand ou un évènement a sonné la fin de ce rituel. Il ne sait plus ou ne veut pas se souvenir.
Un autre aller-retour qui surgit :
Un coup de sonnette, il se précipite, sa grand-mère maternelle apparaît. La faire rentrer, la débarrasser de son manteau et surtout du petit paquet qui contient la fameuse galette sablée du jeudi après-midi. La savourer, ne pas en perdre une miette. L’heure du départ avec l’autorisation de raccompagner Mémé un bout de chemin. L’aider à remettre son manteau, sortir de la maison en promettant d’être de retour dans moins d’une demi-heure. Tourner à droite en sortant de la maison, puis au coin de la rue de nouveau à droite, remarquer que les rosiers sont en fleurs, que le jardin de Monsieur P. a été désherbé, que le portail de la maison de Madame L a été repeint ; qu’il y a un gros trou dans le trottoir, qu’une voiture roule trop vite dans la rue, saluer Monsieur V. qui est train d’arroser son jardin, etc… aller jusqu’au prochain croisement. Mémé tournera à gauche, il lui suffira de remonter la rue du Maroc, d’aller jusqu’à la boulangerie, de tourner à droite et de filer jusque chez elle. Lui Basile aura rebroussé chemin et sera retourné chez lui en attendant le prochain jeudi.
Et d’autres aller-retour
Vers la passerelle du stade du Maroc pour tenter d’apprendre à jouer au tennis…
Vers la gare de triage pour voir circuler les wagons…