retrouver ce qui a compté, ce qui du dehors s’est inséré en soi au fil des premiers temps candides | retrouver la nature des éléments familiers qui constituent le lieu fréquenté connu aimé | ne pas chercher à les répertorier comme ruelles, bâtiments, jardins, paysages, figures humaines et animales, seulement porter les yeux vers l’aurore, vers la couleur unique de l’horizon, la transparence, les étendues marines, les découpes de nuages en randonnée, les oiseaux en pêche au proche des bateaux | là-bas, l’endroit de ma naissance | là où la lande se borde de roche noire | là où s’ouvrent les précipices | je m’y rends seule par tous les temps | je marche | le sentier n’est qu’un ruban de terre où affleure la roche | le vent attise l’errance, il vient des zones de l’ouest | sable lavé orangé chargé de coquillages | ce qui participe de la chair et de l’âme, du présent et du passé : flot rocher anthracite déferlement souffle écume | contempler à la fois le réel et le rêve | il n’y a rien d’autre à voir
marcher | suivre la côte | l’océan est vivace et puissant, ce sentiment de jeunesse cruelle | je demeure au contact, écoute l’heure s’écouler comme une eau
Pèlerinage, c'est sûrement plus que ça... le sentiment de bâcler un peu, de ne pas atteindre mon but je me dis que j'y reviendrai
Marcher, le mouvement des pèlerins.
« Seulement porter les yeux… vers la couleur »
Ton texte est très émouvant, même si tu veux en dire plus et y revenir (comme en pèlerinage).
Merci Françoise !
j’étais encore en train de relire et tu es passé par là…
il fallait bien que je quitte cette fois le village pour regagner l’ouest, marcher là où j’ai tant marché couru sauté
y revenir, oui le propre du pèlerinage !
(merci Fil)
Je trouve très beau, et devant cette entrée qui me laisse rêveuse, ta façon possède ce qui pour moi est la composante du pèlerinage, l’étrange familiarité,
touchée par ton passage, Catherine
et merci pour cet écho sur ce texte court, à l’arraché…
Vraiment beau, et prenant – comme l’écrit si bien Catherine « cette étrange familiarité » … nous fait dévier, doucement converger dans tes pas, sur ces roches qu’on reconnaît à l’oreille, posant les pieds dans les traces laissées par tes mots
et ce miracle de passage : « paysages, figures humaines et animales, seulement porter les yeux vers … »
Très belle photographie aussi…
photographie prise sur la plage de ma petite enfance… et de cette de ma sœur disparue
merci Françoise pour ton écho sensible