| le HLM orange et sa lourde porte qui se refermait sous propre son poids dans un léger claquement net et sans bavure pendant que le bébé dormait là-haut dans le silence de l’appartement vide | la maison à la petite grille noire et aux petits gravillons gris, maison de la fugue enfantine. S’avancer en chaussons sur les petits cailloux gris. Ouvrir la petite grille noire. S’avancer sur le trottoir pour voir, de l’autre côté de la rue. S’assurer du bien là, du bien vivant des parents derrière la porte de la maison voisine. Rires, gestes et paroles muettes à travers. Après s’être assurée, retourner sur ses pas, franchir un autre portillon, celui de la vieille voisine de la petite grille noire, et puis s’avancer jusqu’à sa cuisine, avant de pleurer. De larmes contenues. Même pas feintes. De chagrin rentré. Débondé là. Chez la voisine. Et puis. Le réconfort de la voisine. Le retour des parents de chez les autres voisins. La honte et la colère du père. Larmes et cavalcades dans les escaliers. Et pour finir, la chambre. Refermée sur la peur, la solitude, les larmes et le ventre noué | la maison à la table en formica blanche aux carottes orange au goût d’angoisse et de fait divers aux pouces qui tournent qui tournent les yeux dans le vide devant la télévision à la bonbonnière et à la sainte-vierge sur la commode à côté du portrait en noir et blanc du grand-père |
Trois lieux, pèlerinages mentaux très bien traduits… Merci Émilie !
La solitude si bien traduite. Merci