Un pèlerinage à posteriori. Oui parce qu’en y allant elle ne savait pas encore. La visite se vécut en première instance comme une banale visite d’appartement à louer. Elle était pressée de trouver. Deux pièces cuisine, orienté Nord-Est, pas de balcon, pas de garage. Bien situé, certes, métro à deux pas. Elle ne l’avait pas retenu, un peu trop vieillot, trop sombre et pas assez standing. Elle l’avait vite rangé dans la liste des appartements que l’on ne louerait pas, avait ensuite enchaîné sa boulimie de visites sans s’arrêter sur ce lieu anodin. C’est en vidant ce vieux poêle à bois qui lui avait appartenu, à lui, dans les années cinquante, qu’elle comprit. L’adresse était la même. Le vieux fourneau avait ouvert sa bouche d’acier, -ou de fonte, elle ne savait pas, – et bien qu’on ne le fasse plus fonctionner aujourd’hui, avait éclairé son chemin. Oui l’appartement appartenait à l’arrière-grand-père et elle n’avait plus que se mémoire sélective pour s’en souvenir, car si elle avait su, ce jour-là, elle aurait fait des photos, mitraillé, encadré, imaginé…L’imagination n’avait plus qu’à ramer en essayant de se dégager des ornières de la perception consommatrice qui lui avaient fait rater son pèlerinage…
Belle histoire Marie-Caroline !
Ces vieux poêles ont une redoutable puissance d’évocation.
Merci pour cette lecture !
Oui les poêles ont une sorte de magie d un autre temps.. merci