Continuellement, les sœurs aux symétries aiguisées, divinatrices en chef des files de problèmes à venir, se tiennent immobiles, voûtées, comme arrêtées soudain dans une pensée unique et profonde, continuellement, des stratégies en morceaux de pains agglutinés, en petits bols de couleurs tracassés, de plastique sans couvercles et d’été, continuellement, des silences infinis, des non dits répétés en litanie et des hommes assis devant des vitres qui se taisent toute la journée, continuellement, des piliers de colères empilés et des enfants comme des oiseaux éparpillés, continuellement, la surface lisse pour la souffrance des autres, avalée lentement, longue glaire descendante, continuellement, des murs de babillages informels, des colonnes de cris opérationnels, et de la place, beaucoup de place, pour de l’eau froide ou pour une navette, continuellement, l’attente anxieuse des conflits qui n’explosent jamais, morts avant d’avoir été un jour imaginés, continuellement, la pensée en fils continus, qui rampent et courent le long des rues, personne n’a encore trouvé comment les arrêter, certains cherchent à l’aveugle dans des discours et s’écrivent sur les murs, d’autres se lèvent et vont marcher, continuellement, des stratégies et des enfants.
Superbe texte ! Merci !