Mais bon sang, où est-elle passée ? Elle est partie dans la nuit sans doute après minuit car j’ai lu dans mon lit jusqu’à tard dans la nuit et je ne dormais pas ; je me suis levée pour pisser et j’ai vu la lumière dans la cuisine. J’ai entendu le crissement du briquet et son souffle expirant la première bouffée d’un énième cigarette (elle devait entamer son second paquet). Je ne suis pas allée dans la cuisine, je n’allais pas encore lui dire mollo sur les clopes (je ne suis pas sa mère). Je suis repartie me coucher en essayant de ne pas penser à tout cela. J’y suis parvenue (j’ai l’habitude) et me suis endormie. Je ne l’ai pas entendue sortir. J’ai mal dormi, quelque chose me tarabusquait dans mon sommeil. Au réveil, je me sentais triste, incroyablement triste sans savoir pourquoi. Je n’ai pas fait de cauchemar, non, c’était plutôt une sensation de défaite. J’étais défaite, voilà le mot juste. Il était 5 heures du matin. Je me suis levée et machinalement suis allée dans la cuisine pour me préparer un café (je savais que je n’arriverai pas à me rendormir) et bizarrement, je pensais la retrouver là, à la même place devant un cendrier débordant de cigarettes. Mais non, elle avait disparue. J’ai poussé la porte de sa chambre et j’ai vu le lit vide. Mais bon sang, où est-elle passée ? Je ne vais pas me mettre à chercher partout, à la cave, dans les rades du quartier. Je ne vais pas appeler les hôpitaux ou les flics. C’est trop tôt. Pour le moment, je vais simplement m’inquiéter.
et je m’inquiète avec vous. Texte percutant par sa brièveté. Merci