Les villes lues dans l’enfance sont passées comme inaperçues, peut être parce que l’identification n’a pas fonctionné ? C’était plus facile de se camper dans les campagnes, les bois, les lieux dits à noms qui font peur. Où sont passées les villes lues dans l’enfance ? Enfouies. Impossible souvenir malgré les heures passées à lire. Pourquoi cette angoisse citadine inconsciente ? Le bouleversement arriva un beau jour rue de la Goutte d’or. Fascinante misère hypothétiquement héréditaire et urbaine. La percée dans Paris est amorcée, il faudra longtemps pour oser sortir des romans et se frotter à l’odeur rarement décrite dans les livres lus, celle de l’âcreté de métro. C’est normal que tes bouquins n’en parlent pas, tu restes perchée dans des villes de dix-neuvième, sors un peu. Alors la sortie se fit, plus souterraine, chercher les bouts de ville à tristesse, ou même des bouts de ville tout court : épuiser les lieux en relevant les numéros de bus : « C’est ce que nous avons eu de meilleur ! »
Je partage ton questionnement Marie-Caroline. Pour moi, la réponse apparaît plus laconique : enfant, j’aimais pas les villes. Comme le chou-fleur et les cardes. Merci pour cette franchise oxygénatoire.
Merci pour cette empathie, je partage aussi l’aversion d’enfant pour les cardes. Maintenant c’est passé! 😉
Votre texte me fait étrangement penser à un film de Hong-Kong, mais pourquoi, Sparrow… cette quête, ce regard, l’indécision à voir, à troubler le souvenir, et vraiment, au moment où vous alliez l’écrire, j’ai pensé à Nana, puis l’Assommoir… juste à ce moment, les lavoirs de Paris, l’enclave de la Goutte d’or (aujourd’hui, porte de bagnolet ?)
convergences d’émotions… merci Marie-Caroline !
Oh merci Françoise pour toutes ces intuitions puisées dans mon texte..oui il y a du Zola qui traine par là….merci!!
Je partage le même questionnement. Mes lectures d’enfance détestaient les villes. Merci du partage et la découverte de cet autre monde !
Merci Helena pour ce partage! Il fait du bien
« Où sont passées les villes lues dans l’enfance ? Enfouies. » j’aime ta question. Il me semble aussi qu’il y avait peu de villes. De l’autre côté du métro aérien j’apercevais la goute d’or. J’habitais Barbés.
oh merci Nathalie pour ton passage par mon texte et les connexions de lieu!