Ce qu’on perçoit de la ville derrière les quatre murs d’un hôpital psychiatrique. Ce qu’on entend de New York, quelles nouvelles du dehors, quels échos du monde qui poursuit sa marche, indifférent à nos tourments. Ce qu’on perçoit de la ville derrière les hauts murs de l’usine de la porte de Choisy. Ce qu’on entend de Paris, au loin la rumeur des Maréchaux et là, troublant le jour, la pluie sur le verre armé des baies vitrées. Ce qu’on perçoit de la ville depuis la salle d’attente de la gare routière. Ce qu’on entend de Belgrade, des moteurs pétaradants des autocars qui conduisent à la mer. Ce qu’on perçoit de la ville au fond des cafés bruns. Ce qu’on entend d’Amsterdam, de sa langue si éloignée de la nôtre qui rappelle à chaque mot la forme de l’exil.
Shulamith Firestone "Airless Spaces" Robert Linhart "L'établi" Georges Perec "L'attentat de Sarajevo" Dubravka Ugrešić "Le ministère de la douleur"
Merci Xavier pour ces quatre perceptions fortes et sensibles !
La ville vue par ceux qui ne la vivent pas comme les autres, ceux qui sont en marge. Très bien perçu !
beaucoup aimé la répétition du « ce qu »on » qui donne de la souplesse de déplacement
des sensations aussi de souffrance derrière des murs ou dans l’exil…
merci X
Ce qui bruisse de leurs déchirures. On le perçoit. Merci Xavier