Je longe une ligne noire. la ligne grandit se densifie en même temps que le noir devient moins épais on peut y voir des filaments d’ondes blanches. J’entre dans cette masse noire qui m’emporte comme une vague. J’y glisse. Je glisse comme sur un toboggan dans un parc urbain rempli d’arbres. Le toboggan me dépose sur quelques cailloux. Immobile au milieu du parc cerné d’immeubles gris sans fenêtres. Je reste là recroquevillé les différents étages de mon horizon de vision apparaissent disparaissent sol rouge et vert front d’arbres feuillus étage d’immeubles ciel de jour ciel de nuit peu d’étoiles puis noir profond. Profondeur du métro où je longe les rails sur un chemin caillouteux balisé par des projecteurs accrochés au mur. je longe les dalles des murs. A l’ombre d’une voute, je crois voir un visage je discerne très clairement un regard dans deux yeux peut être un seul suffit à former le regard éberlué puis un léger sourire découvre un corps entier animé. Il bouge légèrement très lentement comme au ralenti comme si les dalles tentaient de l’avaler. Je me sens moi même devenir pierre. Pierre, je vois passer le métro et regarde les rails laissés vides après son passage puis les lumières s’éteignent et je me sens pris dans un séisme qui me fracture m’explose. Je tente de rassembler mes morceaux énergiquement fonçant vers l’avant prenant la forme d’un cavalier sur un cheval qui fonce tapant ses sabots sur le goudron de la ville désertée. Nous fonçons le long d’une rue droite sans que rien ne nous arrête dans notre cavalcade effrénée. Puis…des cavaliers me coupent la route régulièrement la traversant brutalement. Plusieurs cavaliers humains sans cheveux sans identité juste des yeux qui me percent tous de la même façon. Notre avancée devient hachée rythme irrégulier arrêt accélération ralentissement brutal puis on redémarre puis stop. Nous faisons un tour sur place pour évaluer la situation le cheval dansant sur ses sabots : nous sommes entourés de cavaliers sur la route sur les trottoirs. Ils sont menaçants et armés immobiles maintenant. L’un descend de cheval et s’avance vers moi en me montrant ses dents dans un sourire crispé avec la fermer intention d’en découdre les épaules écartées et prêtes. Il saute sur mon cheval me fait tomber je le vois sur moi les pores de sa peau ses narines les brins de ses cheveux agités les traits de sa paume qui foncent sur mon visage. Tout s’éteint.
me suis laissée emporter à votre suite mais pas si confiante que cela
Oui je comprends ça. Merci pour le retour Danielle.