Il faut que j’arrête de me pencher sur ce chien. Utrillo arrête de tirer sur ta laisse. J’en ai marre de toi, à toujours. tirer, à toujours vouloir commander. Qu’est-ce que t’as encore vu ? Qu’est-ce que tu renifles ? Mais non c’est pas possible, laisse ça tranquille, deux oisillons tombés du nid. Ils sont morts. Utrillo laisse les tranquilles. Utrillo ils sont morts, ça suffit. Décidément me voilà encore penchée sur ce chien. Relever la tête c’est ce qu’il m’a dit le docteur, j’ai même entendu à la radio, avoir le regard toujours à hauteur du premier étage. Tu parles avec Utrillo je suis en permanence au rez-de-chaussée. Enchainée ! voilà ce que je suis, enchaînée à la laisse d’un chien. J’ai envie de liberté. Paul tu t’en fous toi bien tranquille dans ton ciel — même si tu ne l’as pas mérité — tu dois bien rigoler tous les matins à l’heure de la promenade. Pourquoi t’avais voulu un chien ? À ta mort il n’a intéressé personne, et moi ça fait 5 ans qu’il occupe mes journées. Plus de voyages, plus de sorties, je suis prisonnière d’Utrillo, tu veux que je te dise Paul, je vais trouver quelqu’un pour le tuer ton Utrillo. Arrête Utrillo, arrête de renifler, viens ici. Mais qui sont ces deux hommes ils ont l’air bizarre. Viens là Utrillo, je te dis ils ont l’air bizarre. Y’en a un il n’a vraiment pas l’air commode avec un bandeau noir sur un œil. Il serait bien capable de te tuer. Allez viens Utrillo on rentre à la maison. Mais oui tu es un brave chien.