Il était tard, sortie de route, désolée... Un tout droit
Ça commence par en haut entre deux tôles disjointes. Sur les vieux toits anciens, des espaces entre les tôles, on en trouvera toujours. Pas besoin d’un boulevard, un interstice suffit. Ensuite il y a les poutres, anciennes, voire antiques, artistiquement tournées, croquantes, craquantes. Je ne comprendrai jamais les bipèdes qui s’extasient devant le « vieilli en fût de chêne ». Non, les mots ne se doivent d’être dans l’ordre pour annoncer le menu, mon nectar à moi se nomme « fût de chêne vieilli », savoureux, complexe, avec toutes les saveurs des fleurs de l’été et le fumé des hivers. Plus bas, pas la peine de s’arrêter, les parquets vernis, ça me laisse un arrière-gout des plus désagréables, comme un relent d’hydrocarbures. En plus ça colle aux dents, tromperie sur le glaçage. Le lambris, ça va déjà mieux, souvent coupé trop fin, mais voilà, certains jours, je me contente de me nourrir sans avoir le plaisir de manger. Au passage quelques meubles, le gout délicat de la cire d’abeille dans lequel je retrouve, ému, un air de famille, une secrète connivence propre à nous autres, insectes. Sous le parquet encore des poutres, arbres entiers, coupes à l’ancienne qui met en valeur les fibres, un régal, tant pour les yeux que pour les papilles. Mais une fois dans la cave, rocher et terre battue, trop minéral pour moi. Avec en plus ici et là, une ou deux moisissures, et côté champignons, je préfère m’abstenir quand je ne connais pas. La cave c’est mon terminus, le signal, qu’il est temps de remonter pour retrouver du bois, du bon bois bien doré qui me fait saliver, dont je vais m’empiffrer, foi de termite !
Belle idée je n’avais pas deviné qui nous contait ce texte. Bravo