Rejoindre la mer comme une urgence. Qui la saisit là au cœur de la friche. Urgence viscérale. Porosité de l’espace. Traversée du figuier maudit de part en part écorce fibres du bois dans sa propre chair sang os. Douceur de la sente d’herbes folles sous le pied coupant de la tôle dans la chair goût de rouille dans la bouche. Accélération du pas dans l’urgence. Résistance du corps qui finit par traverser dans sa propre chair sang os le gris frais minéral d’un mur de pierre. Friches à nouveau emmêlées d’herbes broussailles détritus tôles poutres bois. Quartier de cases traversées de part en part de vies en vies chambre vide affairement en cuisine salon canapé défoncé télévision allumée et entre ruelle d’herbes chair sang os traversés de part en part par la chair sang os d’un vieil homme somnolent immense douleur et solitude elle traverse ne s’arrête plus dans son urgence friches murs noircis toits effondrés goût du feu dans la bouche malgré le gris granuleux du minéral plein soleil rue passante traversée d’une cour de récréation cris d’enfants cavalcades dans la chair sang os devant elle la ville dévale et se jette dans la mer plus qu’à descendre elle marche trottoir irrégulier trous crevures du béton arêtes d’un escalier de perron traversée bientôt plus dense de corps pêle-mêle de carrosseries de bruits de voix de vies de ville dans le corps chair sang os butée du front de mer elle pousse un grand cri.
Super descente à la mer ! Tout droit et traversant tout !
Bravo pour ce texte trépidant !
Merci beaucoup Fil pour tes lectures enthousiastes qui font chaud au coeur !
J’ai beaucoup aimé cette descente sans air, au bout du souffle.
Merci Jean-Luc ! Oui d’où la nécessité du cri final !
J’aime le rythme, alternance phrases brèves moyennes , longue !
Merci Patrick ! Je me suis aperçue en cours d’écriture que j’avais abandonné la ponctuation. Descente en apnée !