28 SEPTEMBRE 1990 18H09 tu te retournes une dernière fois pour saisir depuis la rue cette fois cette fenêtre qui si souvent était ta fuite dans l’horizon ta fuite vers les rêves que tu secouais de toutes tes forces jusqu’à ce qu’ils trouvent matières à habiter ce n’est jamais arrivé. 17 JUILLET 1986 15H12 tu regardes à la fenêtre constates que le jour tient bon la cour est vide tu te demandes si le temps est arrêté tu te figes comme lui attends rien ni chat lent aux aguets ni portière à claquer ni feuille d’arbre soulevée. 12 DECEMBRE 1997 19H35 tu y retournes aucune lumière tu crois apercevoir, derrière la fenêtre. 11 MARS 1982 10H05 tu cours dans les escaliers reconnais ta chambre sans l’avoir jamais vue ta fenêtre tes mains glissent sur les carreaux traces comme signe territoire. 3 JUILLET 2022 11H45 tu enfonces tes doigts dans ta mémoire molle tu dessines avec tes cils des lumières tu creuses tes terres vivantes en souriant tu traces devant toi un rectangle une fenêtre tu l’ouvres.
Très onirique, ton beau texte, Rebecca !
Merci à toi !!
Je crois que j’ai du mal à rester dans la réalité, le rêve m’attrape toujours à me soulever du sol, je n’y peux (presque?) rien! Merci à toi Fil.
Le va-et-vient des dates dans le temps, vagues et strates qui se superposent, et l’effet Magritte de la fin qui me soulève… Merci Rebecca !!