1er juillet 1983 | premier jour de vacances, on se jauge, on ondule sur le bitume, on passe, on repasse, on accélère, on dévale à plat la solitude en craignant l’appel, fin de journée, on ouvre le garage, on range le vélo
7 juillet 1984 | plein milieu de la bande, on se déplace en grappe, rire, pique, histoire, je sais que t’en rajoutes une couche, je te crois, je te crois pas, on scelle l’été, pédales soudées pour deux mois
2 août 1985 | un peintre en bord de route, silencieux, observé par une petite fille short en mousse, viens, laisse-le, mais elle ne peut pas lâcher le tableau, ni le pinceau qui pointille un coucher du soleil sur terril, larmes de nuage, rouge, orange, blés couchés
23 août 1995 | hérisson boule au milieu de la route, bébés hérissons boules derrière maman, arrêter les voitures, laisser passer l’heure, hérissons lentement déroulés, déplacés dans l’herbe
18 juillet 1985 | craie par terre, ici ma chambre, ici la cuisine, ici la base souterraine secrète, moi je suis Kelly, je veux pas être Sabrina, Sabrina c’est la moche, drôles de gosses qui jouent aux dames de Charlie, agentes secrètes de rue en bordure de champ
15 juillet 1984 | embrassez-vous, mariage des deux enfants, sur la bouche, la bague en pâquerette cassée, le voile-mouchoir, le riz ramené en douce, les mariés assis sur deux souches, le prêtre de douze ans, embrassez-vous
12 août 1986 | la musique quotidienne, la camionnette blanche, les cornetto à la fraise, le sourire de carlino, l’accent de carlino, les boucles de carlino, le regard de carlino, la douceur de carlino
29 août 1987 | c’est la fin, de l’été, du marchand de glaces, des cerfs-volants, des pommes trop vertes, des cache-cache dans les maïs, des feux d’artifice, c’est la fin de mon enfance
Belle promenade dans le temps peut-etre de l’adolescence. Merci
merci pour ces moments brefs mais condensés, où les paroles et les images se mélangent sans distinction. Et merci pour toutes ces récurrences d’ enfances