Un certain 21 mars 2012, la date n’a pris de l’importance qu’une dizaine d’années plus tard quand Basile en fit la première phrase du roman qu’il commençait à écrire.
Pourquoi avait-il choisi cette date, parce que c’était le jour de la fête de son héros Maximilien.
Le nom du héros, il l’avait en tête depuis longtemps, la date en découla d’office ; l’année parce que l’inverse sur ses deux derniers chiffres du jour de la dite fête. Vous trouvez l’esprit de Basile tortueux, il vous répondra non que tout y est logique.
Ce 21 mars 2012, Maximilien rencontra Elsa.
Pourquoi ce prénom ? Mais arrêtez de vous poser des questions. C’était le choix de Basile. En fouillant un peu plus dans sa biographie, il sera noté qu’un jour de fête de fin d’année scolaire, il participa à un spectacle autour de la vie des grands auteurs du vingtième siècle, Elsa Triolet et Aragon. Il y triompha et eut les honneurs de la presse de son village comme en témoigne un article retrouvé.
De là peut-être naquit son envie d’écrire « Sans oublier qu’un jour », au moins cinq ans plus tard.
En effet, à cette représentation, il tomba très amoureux d’une Elsa qu’il suivit jusqu’en Arctique. Elle faisait partie d’une mission devant aller faire des relevés météo et autres expériences dans le Grand Nord. Il arriva à se faire embaucher comme cuisinier alors qu’il savait à peine faire durcir un œuf, mais ses arguments, sa gouaille l’emportèrent. Il la suivit, mais au bout de trois mois, il abandonna poste et belle. Il faisait vraiment trop froid. Les membres de l’expédition commençaient à se lasser de ses différentes préparations à base de pommes de terre.
Il fut encouragé dans sa décision par une phrase entendue un soir de la bouche d’un des membres.
« J’ai su dès le premier jour que je le tuerais », le reste se perdit dans la nuit, mais il prit cela pour lui. Il avait surpris des échanges de regards assez subjectifs entre l’homme et son Elsa, croyait-il. Il s’aperçut alors qu’elle s’était servie de lui pour attiser la jalousie de l’autre qui ne prêtait pas assez attention à elle. Quel abruti avait-il été, mais sur son CV, la ligne fit impression. Il n’avait pas noté cuisinier, mais membre de l’expédition. La classe !
Basile avait ses héros, sa première phrase. Il n’avait plus qu’à écrire les cent pages suivantes ou même moins. Il se donnait l’objectif d’une douzaine de pages, la taille idéale pour une nouvelle où il devrait glisser la phrase.
« Qu’importe le boulevard où tu m’attends » s’il voulait le premier prix au concours de nouvelles de la ville de Deauville. Le montant du prix 1 000 € serait une aubaine pour un écrivain en devenir comme lui. Il croyait en sa bonne étoile et s’attela à la tâche en trente minutes chrono dès 6 heures le matin, puis même temps à 13 heures 30 et de nouveau 30 minutes à 18 heures. Ses différentes pauses écriture lui firent un bien fou et rythmèrent vite sa vie.
Quels que soient le temps, la date, les circonstances, il s’y pliait.
D’ailleurs, une alarme réglée sur « God save the queen » le rappelait à l’ordre.
Point 6 du protocole, mais à plus petite échelle en utilisant cinq titres de roman écrits par Nicolas Peyrac
Non mais c’est incroyable cette histoire, et quel fin sifflement (joli pamphlet), quel humour !!! le bon tempo de l’écrivaillant qui va bon pied bon oeil sur les territoires marécageux de l’écriture, on voit que tu t’es beaucoup amusée !!!