Le Comité Saboteur rend ce jour le compte-rendu de sa première réunion tenue dans le secret entre Rennes et Paris le 25 juillet 2022. En résulte une priorité donnée au sabotage de la ville de Rouen, actuellement en état de léthargie politique et sociale. Il s’agit pour le comité de « commencer petit », à savoir se concentrer sur l’affichage public et les panneaux de signalisation. L’objectif de ces actions préliminaires est d’habituer le rouennais à s’étonner de sa ville et de le préparer à l’idée d’un bouleversement de l’espace public et privé. Liste non exhaustive ouverte aux plus disruptifs.
Poser des grilles de chantier et des panneaux de construction annonçant l’aménagement par la mairie et la région de parcs et de forêts en pleine ville, dessins et plans à l’appui. Installation à des points stratégiques de la ville : viser les endroits les plus laids et les plus inutiles, en particulier les usines classée Seveso qui cernent la ville. Les faux espoirs suscités par ces installations doivent amorcer un état de conscience et de révolte qui sommeille, nous le croyons, chez la majorité des rouennais et à provoquer les pouvoirs publics dans leur impuissance.
Amener la population à prendre de la hauteur en indiquant sur les panneaux de signalisation les meilleurs points de vue de la ville. On exagérerait ces promesses mais récompenserait les plus curieux qui s’y rendraient en aménageant les endroits indiqués avec des transats confortables, des couvertures et le nécessaire pour prendre le thé.
Variante : ajouter des panneaux de destinations insoupçonnées, des destinations qui n’existent pas encore, ou encore des charades pour désigner certains lieux.
Poser des plaques de commémorations partout dans la ville en l’honneur de personnalités anonymes, qui ne sont connues ni pour des faits d’armes, ni pour des faits de gloire.
Variante : Imaginer la même chose pour des personnalités du futur qui n’existent pas encore et qui rendraient les rouennais fiers.
Remplacer toutes les allusions et hommages à Jeanne d’arc qui fait hélas l’identité de la ville par un personnage de citoyenne lambda de la fin du moyen-âge qui a réellement existé mais qui n’avait aucune destinée particulière.
« Stabiloter » en jaune sale l’ensemble des parkings pour que la place réservée à la voiture en ville saute aux yeux de ses habitants.
Jumeler des quartiers entre la rive gauche et la rive droit, comme on le fait entre deux villes étrangères, pour rappeler les disparités entre les deux rives.
Variante : Afficher des lieux de prestiges de la rive droite sur les panneaux d’affichages de la rive gauche. Ainsi, on trouverait l’opéra de Rouen à la sortie du centre commercial Saint-Sever.
Remplacer les rues par des questions plus ou moins importantes, rendant les adresses des rouennais plus intéressantes. Ex d’adresse : 34, mon travail aurait-il un sens si je le pratiquais au moyen-âge ? 76000 Rouen. L’expéditeur pourra apporter une réponse développée à la question pour envoyer son courrier. L’idée est de maintenir la ville et les rouennais en situation constante de réflexion.
Où l’on se réjouit de la banalité et de la standardisation de nos villes quand on imagine l’enfer cognitif que serait une ville trop stimulante. A moi les hameaux et les lotissements! Texte amusant by the way.
déroutant mais aimerai que tout ce que vous suggérez s’applique à mon village devenue ville sans s’en être donné les moyens. Merci