Briser la vitre de quelques abribus, piler le verre, le déverser sur la première plage rencontrée, ne pas aller se baigner dans la foulée en trottinant sur ladite plage même par grand soleil
Se poster à l'entrée de la supérette, tailler patiemment les roues des caddies de manière à obtenir des formes irrégulières
Pénétrer dans un terrain vague, identifier une excavation, s'étendre sous une peau de bête ou assimilée telle qu'on peut en trouver à Maisons du Monde
Repérer un fil qui dépasse du pull-over d'un passant, tirer, dérouler, partir enrouler les moutons paissant en contrebas de la cité de 4000 de ce fil de laine coloré
Arpenter le canal Saint-Denis, trouver un mur, boire un verre de peinture, poser la main, cracher avec régularité
Parcourir le parc de la butte du Chapeau rouge, identifier un tronc accueillant et des branches solides, se mettre nu et grimper
Partir à la bibliothèque, emprunter quelques livres, creuser un trou dans la terre du jardin, jeter les livres, arroser, attendre que l'arbre pousse
Partir en quête d'un cours d'eau, en bord de Seine, ramper au ras du sol, patienter jusqu'à obtention des palmes et écailles
Démonter les pavés du passage, faire un tas, identifier l'origine de la pierre, partir reboucher les carrières, bien tasser
Plonger dans la Seine et frétiller, onduler avec ténacité, profiter des branchies nouvellement acquises, pousser alors un soupir de soulagement et regarder les bulles monter à la surface
Oh, je viens d’écrire un texte 21 pour semer le chaos mais le vôtre va plus loin. Je suis jalouse ;))))
Surréaliste sur la fin, comme on dirait dans ma Belgique, poétique et drôle, merci Marion.
Rétroliens : #40jours #40 | L’impression très joyeuse de la connaître / pour un art poétique narcissique – Tiers Livre | les 40 jours