pas d’idées | je coince, je bute, je me répète les mots « agir sur le réel » mais quoi faire | marcher en direction des jardins où je pourrais construire des édifices provisoires capables d’interroger, d’attirer le regard | il y a bien ce rebord de trottoir, cette marche qui dépasse pour y assembler trois galets de rivière, ajouter un brin de graminée ou rameau de clématite en travers, semer quelques grains de lavande pour le parfum | je me dis que ça ressemble à rien, il ne vient presque personne sur le chemin, pourtant voilà tableau fragile qui invente un ordre différent, offre prise au vent, se propose au chat curieux ou au chien qui furète | combien de temps ça va tenir avant de basculer s’effondrer | je poursuis ma cueillette, positionne ci et là d’autres assemblages éphémères, espèces d’alignements au gré de quoi me tombe sous la main (j’ai toujours adoré les herbiers) : feuilles, fruits, cailloux, graines, fleurs | combien de temps ça va tenir, bien peu sans doute avant d’être gratté par les poules, dérangé par les fourmis voire transporter, avant même d’être remarqué par un passant, avant même de pourrir s’évanouir s’anéantir | prévu au protocole une autre séquence photo dans une heure, puis dans deux, demain il ne restera rien | je viens d’aller voir : l’étoile en pierres tient toujours mais les fleurs mauves dessinant un carré ont déjà disparu dans un souffle de vent
CODICILLE pour une fois ai adapté la proposition à ma sauce, à mon goût, à mon lieu... pas fait 10 forcément, mais quelques-uns à l'adresse des animaux et des rares passants Protocoles d'invitation à intervenir dans une séquence : Recherche d'équilibre / Tableau poétique / Test de pourrissement / Moulin à vent / Page d'herbier ...
Ces protocoles éphémères, tellement fragiles et poétiques, livrés au vent, aux passants qui ne passent pas…
Ils déplacent le réel de tes environs, quoi qu’il en soit.
Merci Françoise pour ce moment !
Fil fidèle, tu es mon complice en cette journée d’improvisation nature
je tente de rester en lien avec mon lieu, ma ville ou plutôt mon minuscule village et j’avais peu de temps aujourd’hui, j’ai fait simple et j’ai pris ce que j’avais sous la main
merci d’être venu encore
Petites compositions singulières (qui me font penser aux créations de Marinette Cueco) dans lesquelles se tisse un beau texte sensible qui raconte des déplacements dans l’éphémère, la vie, la mort.
Merci Françoise
tellement heureuse de te retrouver par ici, chère H.
et merci de me rapprocher de Marinette Cueco que tu m’as fait connaître et dont nous aimons le travail toutes les deux
je n’avais pas pensé à elle
je devais l’avoir derrière mon front pour qu’elle m’inspire en cette journée si brève…
Tu as écrit avec de l’encre verte, c’est beau le vert aussi. Merci
vert nature, vert pierre, vert rouge feuille
vert invitation à regarder et à méditer
(j’apprécie ton passage, Laurent)
A ta sauce tes propositions et elles sont de vraies invitations entre les photos et les images de mots, c’est beau. Merci Françoise.
je me dis que faire du beau, ça rattrape le fait d’être un peu à côté de la plaque…
merci Clarence dans ta vie nouvelle…
j’aime ces arrangement aléatoires comme des offrandes
oui c’est le mot, merci Nat
je l’avais en bouche quand j’ai écouté la proposition et du coup c’est venu comme ça
les tableaux éphémères ne sont-ils pas des petits protocoles à honorer le beau, le vivant, l’art, la toute puissance du grand Tout ?…
(je file à la suite)
J’aime ce déplacement de la ville à la nature et l’utilisation du végétal comme support d’écriture.
Les protocoles deviennent tableaux lumineux.
j’essaie de donner un sens au travail des 40 jours en l’appliquant à un monde que j’ai sous la main, et donc ma ville est un village dans une zone de nature
je n’ai pas le choix si je veux écrire sur le réel, mon réel de maintenant….
contente que ça touche et ton retour me touche énormément…