donne quoi à qui | le temps de venir jusqu’au bord il est temps | le temps la vie juste un peu | donne j’te dis | dis-moi le mot qui manque qui n’est jamais venu | donne
elle | usée la peau de la main qui a donné | lissé la peau de ses enfants | donne donne voix chant entrailles jamais rien en retour | le chemin sombre conduit à la porte qui donne sur un jardin | donne la vie donne le jour
juste une fois | temps encore de le faire si tu veux | pas encore morte
envie encore de dire plus de dire le don que c’est la vie
alors donne des phrases si le mot ne vient pas | donne j’te dis | oui manque le mot | donne le mot que tu n’as jamais dit | peur du mot il en dit trop | sinon toujours manquera le mot
pas de merci non | séché le chagrin | toutes ces mères dans la ville | toi là-bas avec le mot jamais dit et peau passée à la table d’usure | temps d’essayer une fois de plus de toucher ta main ouverte | mais pas moyen de le faire venir question d’éducation | donne j’te dis demain sera trop tard | donne au bord du temps petite mère donne à ta façon voix entrailles mots écrits | le temps la vie juste un peu juste avant
Super texte, Françoise. Et belle utilisation de la barre verticale !
Merci à toi !
franchement je tâtonne
et pas sûre de répondre vraiment à la proposition mais j’en suis venue à cette idée de donner les mots qu’on retient avant qu’il ne soit trop tard
voilà tout ce qui est venu
merci pour ton passage qui fait du bien
Bonjour Françoise
Que la photo est belle et le texte émouvant ! Merci
merci Claudine d’être passée par ces mots et d’avoir laissé trace
je m’en vais vous lire aussi… et on sait combien c’est important de faire signe…
Heureuse de voir que ton projet gagne corps ! La force et l’élan de l’écriture est exactement là : « alors donne des phrases si le mot ne vient pas | donne j’te dis | oui manque le mot | donne le mot que tu n’as jamais dit | peur du mot il en dit trop | sinon toujours manquera le mot ». C’est paradoxalement cette peur qui nous pousse à avancer chaque fois un plus vers des terrains sur lesquels on a mis les signes interdits.
finalement c’est fou comme en deuxième strate, on retrouve toujours la problématique de l’écriture
et il est question de mot d’amour bien sûr qui n’est jamais dit…