Je rentre. Je ne rentre pas chez moi mais je m’empresse d’arriver. Autour, une terre plate et les ailes immobiles d’un moulin. Je poursuis entre le champ de blé piqué de rouges coquelicots et le champ de pommes de terre. Des petites, celles que l’on mange bouillies accompagnées d’une noisette de beurre salé. Je rêve de prolonger mes pas vers l’océan mais le rendez-vous se fera plus tard, je longe les murs de pierres claires où grimpent des roses trémières. Quelques graines jetées au fond de la poche pour faire renaître leur éclat là-bas, d’où je viens. La venelle du cinq-un me détourne du chemin, je frôle l’écho des pas anciens, les voix emprisonnées par ce frais passage étroit serpentant entre les habitations. Les fenêtres affleurent le parcours. L’évasion est plus avant, vers une rue plus large, une rue de goudron, sans trottoir. J’y marche au milieu, me décale pour laisser passer les véhicules avant de reprendre l’axe central. Une sonnerie de vélo, juste pour prévenir avant de zigzaguer pour m’éviter. La pension de famille au large portail vert, l’église comme amer et bientôt le panneau indiquant le centre-ville et le cimetière. L’allée de gravillons, longtemps sans portail d’entrée. On s’y engouffrait en courant, les vélos se laissaient emporter jusqu’à l’auvent au fond du jardin, souvent des égarés, des touristes épris de découvertes. Les cieux ici sont paisibles et l’air y est doux.
Que de pépites… graines jetées, le vent le vent dans le trémolo des sonnettes, et tous les parfums qui se dégagent de chaque vision… merci Fabienne !!
beaucoup aimé ce retour (vers le lieu que tu aimes, ton lieu d’attache sans doute, les Charentes)
on sent beaucoup de douceur, les gravillons sous les pieds
très beau
« je frôle l’écho des pas anciens »