Longer le couloir de tôle, un espace pré-fabriqué grouillant de trajectoires solitaires. Des couloirs infinis remplis d’êtres écrasés par un amas de bagages. Certains disparaissent presque sous le poids amoncellé. D’autres tirent de lourdes valises, le corps arqué dans l’autre sens. Regards au sol, rasant les murs ou au plafond, lorgnant la lumière saturée des néons.
S’enfoncer dans la terre avec l’escalier mécanique, passer aux sous-sols. Comme une bouche d’ombre à la mécanique bien huilée, pliant et dépliant sa petite routine, dans un ronronnement qui se veut rassurant. Des êtres statiques entraînés vers le fond, main posée sur la rampe. L’attente sur le quai bétonné, quadrillé de jaune, un train marqué du Z qui fait le chemin du retour.
S’avancer à sa vue, pénétrer la boîte de métal, fermeture automatique des portes au signal sonore. Les corps debout devant la sortie, prêts à s’éjecter, à se pousser du coude au premier indice. Le dos appuyé contre la vitre, la nuque courbée jusqu’à l’écran qui a poussé dans leur paume.
Escalier mécanique qui fait remonter vers la surface du sol. Les yeux qui clignent en apercevant, au loin, la lumière. Béton, goudron, murs, arbres longilignes. Papiers volants, tintement du tram dans la courbe, vélos filant dans tous les sens. Quelques piétons traversent les voies en regardant des deux côtés. Le vent soulève une jupe. Avant le pont, tourner à gauche, longer le canal, prendre les escaliers de l’édifice rouge, trouver les clés dans le sac, poser ses valises.
Un retour chez soi mouvementé… mais très bien écrit !
Merci, Irène, pour ce beau moment de lecture.
Merci Fil, heureuse de t’y retrouver.
du monde sur ce chemin du retour, oui la ville c’est beaucoup les gens
C »et vrai, on s’en rend compte quand on revient. Merci Cécile de votre passage par ici
Ecrit comme cela, on touche au fantastique. Très réussi, Irène.