Tu regardes le rideau qui bombe par la fenêtre d’un autre appartement, tu t’étonnes qu’il déborde vers l’extérieur ; c’est comme une voile qui incite au départ. Le rideau retombe à l’intérieur de la chambre. Tu ne sais par quel bout prendre la proposition du jour. Tu pourrais ne pas la faire, accepter que tu ne saches pas quoi écrire mais tu n’as pas envie de casser le rythme quotidien. Tu sais que cela peut éloigner l’écriture sans connaitre le temps d’absence.
Tu écris derrière ta fenêtre qui regarde le platane, sur ton ordinateur ou dans tes cahiers. Donc que dire sur l’écrit et la ville, les villes ?
Tu peux parler de ces moments où tu rejoins un groupe dans un café. Vous investissez la mezzanine pour vous éloigner du bruit ambiant. Il y a un court temps d’une proposition collective et puis chacun poursuit son projet. Tu trouves ça stimulant ce groupe qui cherche comme toi à écrire qui un roman qui des nouvelles, qui juste des pages comme toi par exemple, pour donner une forme à cette bouillie qui envahit ton cerveau, parfois.
Tu peux dire ta non habitude, que tu regrettes régulièrement, de ne pas avoir sur toi ces fameux carnets dont beaucoup parlent accompagné d’un stylo ou autre. A chaque fois tu te promets d’avoir à disposition dans ton sac de quoi noter ce qui monte, des phrases, des histoires, des anecdotes. Mais tu oublies, tu ne te sens pas légitime d’écrire en public, dans la rue. Alors tu gardes tout ça dans ta tête en espérant retrouver cette ligne qui sonne bien. Tu sais que tu ne la retrouveras pas.
La ville tu la prends et l’apprends en photo, des photos qui te nourrissent quand tu reviens devant ton écran, tu les regardes, les tries et là l’écriture vient.
Bonsoir Véronique
Je te comprends. Ce n’est pas toujours facile d’écrire hors de chez soi.
Mais, merveilleux, tu prends des photos !
Merci pour ton texte !