Ce que je cherche dans les villes, c’est l’oubli. Je n’aime ni les villages, ni les voisinages familiers. Je préfère les artères passantes où des gens anonymes marchent vite en ayant l’air de savoir où ils vont ou bien les bords de voies rapides ou encore les rues vides à l’heure du déjeuner. J’aime le flux des corps, le mouvement et l’oubli. C’est drôle parce pour écrire, quand même, il faudrait se souvenir. Je n’imagine tout de même pas pas qu’on puisse écrire sans mémoire. Donc, mon raisonnement n’est pas très logique : la ville et l’oubli qu’elle procure nourrit l’écriture. Pourtant pour moi, c’est une évidence. Des rues vides, une ville disponible, l’écriture remue.
Je lis plus une quête d’anonymat ou d’invisibilité que d’oubli : être au cœur du mouvement sans en faire partie pour mieux le saisir dans l’instant présent : « une ville disponible » aurait été un joli titre aussi. Merci Geneviève.