Elle est assise sur un carton. Le bébé dans les bras enroulé dans une couverture qui lui couvre aussi les jambes. Sur elle une pochette plastique pliée dans une poche de la veste polaire sous le manteau sous la couverture sous le bébé. Dedans elle sait qu’il y a ce qui compte pour eux ce qu’elle doit leur montrer : la carte d’identité carton avec photo d’elle plus jeune trois couleurs du drapeau roumain bleu jaune rouge les armoiries familières des indications qu’elle ne peut pas lire son nom son prénom lieu et date de naissance de validité l’extrait d’acte de naissance avec les noms de ses parents papier gris des lignes ondulés beiges en filigrane l’aigle tenant en son bec la croix de dieu dans ses serres le glaive et le sceptre usé aux pliures presque déchiré se délite aux bord l’attestation de domiciliation pour elle son mari leurs enfants valable une année feuille blanche tachée de café le jour où elle l’a rapportée de l’association posée une minute sur le tableau de bord du camion l’autre enfant s’agite renverse du café sur le bas du papier essuyé trace marron clair presque jaune la carte plastifiée d’aide médicale d’état avec en photo sa tête d’aujourd’hui l’assistante sociale a mis des mois à l’obtenir pour elle ses enfants payer l’hôpital valable un an une fiche de paie un papier bleuté avec rectangle bleu blanc rouge des indications des chiffres l’assistante sociale lui a dit important impôts pas perdre d’autres papiers encore pliés en deux ensemble dans la pochette plastique qui les protège de la pluie une liasse dure rigide pesante avec elle toujours pour qu’ici on la laisse tranquille la police regarde en grimaçant lui rend en vrac elle doit tout replier ranger pas grave papiers il leur faut pour qu’on l’oublie assise sur un carton à l’angle de la rue avec le bébé dans les bras enroulé dans une couverture au milieu des gens qui passent.