Pour monter dans le ferry, les questions n’ont que très peu porté sur les papiers. Ouvrir l’arrière, regarder partout, soulever les caisses, ouvrir les tiroirs, éclairer sous les sièges. Fouiller. Sans un mot. De l’autre côté de la Manche, je ne savais pas à quoi m’attendre alors tout était prêt. L’ancienne poche à eau avec son tuyau coupé et soudé pour en faire un sac étanche contient tous mes papiers, à l’abri de l’humidité, reflexe de marin. Et c’est l’ancienne poche à eau de mon sac à dos, souvenir de la montagne. Mer et montagne réunis pour contenir toute la paperasse, gage de ma liberté. Passeport, carte de crédit, quelques livres qui me restaient d’un passage à Guernesey et les papiers du véhicule, le certificat d’homologation des aménagements pour personne en situation de handicap, permis de conduire, certificat médical, cerfa. Curieux de voir ce qu’ls vont me demander de l’autre côté, voir s’ils s’intéressent davantage aux gens ou à ce qu’ils transportent.