Celui du printemps tient plus du jaune que du bleu, il est lumineux jusqu’à éclairer lui-même le sous-bois qu’il recouvre. Il arrive doucement quand la chaleur revient, il est parti de rien, du blanc sale et grisâtre de la fin de l’hiver qui se retire doucement pour rejoindre le sombre presque noir des branches toutes nues, des pierres brillantes d’humide. Petit à petit il s’affermit, sans pour autant pouvoir rivaliser avec le vert des résineux qui n’ont rien concédé à la neige et au froid. Dans les bois mélangés, ce sont eux les jeunots, les taches encore claires que le soleil durcit. Bientôt ils auront la couleur qu’ils garderont tout l’été, celle qui fera de l’ombre pour nous garder au frais quand les feuilles s’agiteront pour nous faire un peu d’air. L’été c’est la saison où on se met au vert, qu’importe si souvent il tire bien sur le jaune, pas celui du printemps, un jaune sans aucun bleu, vidé de sa substance à cause du trop grand beau. Ce sera ça tout l’été, un vert qui doucement fane, qui perd de sa fraicheur et de sa combativité. À l’automne il se rend, fatigué de lumière, le vert passera au rouge, victoire bientôt complète de la complémentaire. Un rouge qui se décline entre les orangés, les ocres, les jaunes et puis enfin les bruns quand il s’agira pour les feuilles de rejoindre la terre et d’attendre l’hiver. En hiver pas de vert, juste quelques plantes en pots au rebord des fenêtres, pour que le manque nous pousse à sourire au printemps et à son vert si tendre.
c’est décidé, je monte me mettre au vert 😉
On t’attend 😉
« Dans les bois mélangés, ce sont eux les jeunots, les taches encore claires que le soleil durcit. »
« Ce sera ça tout l’été, un vert qui doucement fane, qui perd de sa fraicheur et de sa combativité. À l’automne il se rend, fatigué de lumière, le vert passera au rouge, victoire bientôt complète de la complémentaire. »
J’aime beaucoup cette notion de « victoire des couleurs » à la place d’un « mélange des couleurs ». L’alchimie est sensible dans votre approche et je souscris sereinement à votre choix de palettes en pensant aussi que la couleur verte et ses nuances se mange des yeux. Je pense à Cézanne en particulier, qui disait qu’il regardait si fort la Nature, qu’il avait l’impression que ses yeux pouvaient en saigner. Au vert ! Nous voilà !
Oui, de quoi faite avec le vert, depuis celui des militaires, au vert de gris du cuivre qui mangeait le papier, et même un parti politique… Mais oui, je préfère moi aussi, celui de la chlorophylle.
Et un grand merci pour la lecture !