Déambuler dans la ville ni familière ni étrangère toi prise dans la toile des rues faut en passer par là par la dévoration de toi dans le réseau des rues qui te mènent où elles veulent habitante en cours d’intégration tu pourras te dire d’ici quand tu sauras la ville mieux qu’elle ne te perd aller à l’intuition ignorer les panneaux fichés dans les trottoirs flèche unique ou bien en grappes de deux ou trois réunies à la même hampe nickelée dans des sens contraires indiquant centre quartiers noms des villes proches bâtiments municipaux mairie écoles vert s’allumant jaune s’éclairant bleu quand la luminosité décroît cinq heures du soir en hiver ignorer les panneaux plantés au bord des voies pour automobilistes égarés dans les sens uniques sens obligatoires sens interdit à contourner rue barrée à éviter mais toi piétonne toi apprivoisant la ville avec tes pieds découvrant qui ne figure sur aucun panneau raccourcis passages voies secrètes seulement sues des résidentes parcourant en aveugle la distance la plus courte au supermarché au collège au stade au cimetière jusqu’à la poste boulangerie banque panneaux inutiles puisqu’on sait où l’on va on sait ce qu’on fait dans la rue on a une destination toi errant encore te trompant encore confondant encore tentée de jeter un œil aux panneaux au prix d’un détour d’une humiliation panneaux rançon de ta défaite.
Bonsoir Juliette
Magnifique phrase unique qui disjoint la ville par ses panneaux…
Merci !