Dimanche. Banlieue de bureaux, d’entrepôts et d’usines d’une ville dédiée à la fabrique automobile. Pas de bonne carte, pas de portable dans mes sacoches. Des voitures neuves sont stockées sur de grands parkings en attente de gagner des concessions. Des rouge rutilant, des blanches, des noires, des jaunes, des bleus, des orange pâle. Les drapeaux du constructeur flottent au vent, ceux aussi de sous-traitants. Quelques voitures utilisées sont garées sur les trottoirs. Pas de présence humaine à l’horizon. Ciel gris, ondées passagères. Je tourne sur des routes désertes, longues lignes droites puis virage ou carrefour aux coins arrondis ; aucun panneau de localité ou de direction, seulement des noms de rues et d’entreprises. Barrières, grillages, parkings, entrepôts logistiques, camions. Indécision qui s’étire le long des lignes blanches et des trottoirs, fatigue qui me colle à ce quartier. J’en perds le nord. J’aperçois enfin une dame, elle promène son chien, elle est tout aussi surprise de me croiser. Échange, barrière de la langue, difficulté à se comprendre, quelques indices pour se sortir enfin de là, retrouver des éléments directeurs aussi clairs qu’une rivière.