Les arrivées à l’étranger sont celles des repères faciles. La ville encore absente le corps qui se traîne la même mécanique vers les panneaux exit. Le passeport sorti pour les douanes les contrôles rapidement effectués. Le panneau bagage et les écrans on vérifie son heure de vol. Le tapis roulant aux lames noires les autres passagers quelques visages maintenant familiers on ne s’est pas trompé. Les petits calculs à qui la meilleure place pour les bagages toujours deux sorties possibles. Les rangées de chariots collées au tapis on ne peut plus passer ni plus rien attrapé. Le tapis noir qui démarre alors les corps qui bousculent retournent les valises c’est la mienne non la tienne un peu d’aide s’il vous plaît. Les bagages parfois tardent à arriver. On s’occupe. Au tapis roulant j’ai écouté ton message. Les téléphones restent éteints pendant les heures de vol. Ton discours maîtrisé pour ce que tu veux me dire. Je n’ai entendu que toi le corps tourné vers l’autre bout du monde. Ce que tu cherches à ne pas montrer car je suis à l’étranger. Tu ne m’appelles jamais on sait que là dans l’aéroport il faut écouter. Les une ou deux minutes du message. Mon bagage. Le tapis roulant et le bagage qui tourne. Le hall vidé. Il a roulé combien de temps mon bagage. Pourquoi ils ne l’ont pas arrêté. Tu m’as reproché de ne pas m’être inquiétée. Je ne t’ai jamais dit mon bagage seul qui tournait. Le regard aux fenêtres pour me rappeler dans quelle ville j’étais. Je n’avais plus les lignes les petites cases les repères faciles. La ville dans mes moments disparaît. Quand mon corps se tend vers un autre.
Merci pour ce texte. Le perdu ne se loge pas dans le bagage qui n’apparait pas mais dans le bagage qui tourne en boucle.
Merci pour votre lecture Émilie, oui toujours en tête ce seul bagage qui tournait
C’est ténu, mystérieux et pourtant tout a fait palpable comme une valise qui tourne sur un tapis, ce sentiment de glissement des repères