Son cœur bat. Perchée sur un muret de pierre elle prend de la hauteur pour tenter de reconnaitre l’endroit où elle se trouve. Autour d’elle les rues ressemblent à celles qu’elle vient de parcourir. Elles sinuent, se perdent dans des tours et des détours. L’écho de ses errances la poursuit, entre fuite en avant et recherche de ses racines, elle a perdu le lien et les souvenirs. Seul un chant la rattache à l’enfance. Les autres mots, les confidences ont disparus, échoués à la frontière de la mémoire. Elle saute du muret et empreinte le passage du Flutier aux murs dans l’attente éternelle du soleil. Elle s’enfonce plus encore dans ce passage qui se transforme peu à peu en tunnel. Elle accélère le pas. Le vent lui apporte des bribes de voix inconnues. Joue contre joue deux corps valsent, tournoient à en perdre la tête, happés par la nostalgie de la musique. Elle a soudain envie de se promener au bord de l’eau, de sauter à pied joint dans l’herbe verdoyante, danser en ballerines, avec eux, devant l’immensité du monde. Est-ce qu’on l’attend ? Est-ce que l’on s’inquiète de son absence ? Elle s’assoit face au couple qui ne perçoit sa présence. Elle attend la fin de leur danse pour leur demander quelle direction prendre.
C’est vraiment très beau. « L’écho de ses errances la poursuit, entre fuite en avant et recherche de ses racines, elle a perdu le lien et les souvenirs. Seul un chant la rattache à l’enfance. Les autres mots, les confidences ont disparus, échoués à la frontière de la mémoire. » Voilà qui ne pouvait que me parler. J’aime la musicalité du texte, ces phrases courtes, ces questions simples… Merci, Fabienne. On aimerait une suite.