À Téhéran, ils passent, se cachent, transpirent, respirent d’épices en pots d’échappements, s’engouffrent dans les cavités depuis les aisselles poivrées, s’y perdent, retrouvent le noir profond des yeux, des drapés, paquets noirs de femmes, un jour ils descendent pallier après pallier vers le métro carrelé, impeccable, frais, perdent cette fois les odeurs du plein jour, filent, ils veulent voir le mausolée de l’Imam Khomeini, loin vers le sud, vers le sec, arrêt Haram-e-Motahar, ils remontent vers la lumière, voient ce bourgeon dans le Tartare, on les fouille, on les sépare, ils sont pieds nus, elle est drapée, ne peut tout voir, arrache ses pensées au silence, aux yeux des paquets noirs sur les tapis, femmes chuchotantes perçant la totalité de ses plis, insupportables regards, elle fond dans la tombe où règne une épaisseur inconnue, une angoisse tranquille, elle chute un peu, par étapes, petites, toutes petites chutes imperceptibles qui refroidissent ses pieds, bientôt elle ne les sens plus, elle se déplace en boule, paquet ficelé dans un drap, tout près du centre où rien ne bouge.
La langue, ses images et ses odeurs nous attache dans un mystère dont émerge pourtant beau oup de signification. C’est un beau texte.