Je prends la porte, je prends les marches, je prends l’escalier, je prends la rampe, je prends l’escalator, je prends le descenseur.
Je prends le batiscaphe, je plonge sous cloche, je prends le Nautilus, la capsule de la Comex, je prends la mer par le fond.
Je prends la bonde, le siphon, le tuyau nauséabond, le collecteur, l’égout, le cloaque jusqu’au bout, le déversoir dans la mer, je prends l’eau.
Je prends le courant, je prends la prise, je suis le fil, l’installation, la goulotte protubérance, la tranchée cachée dans le mur, le panneau, le disjoncteur, le compteur, le câble enterré sous la rue, le transformateur, le câble devient aérien, je quitte.
Je prends la pelleteuse, la pioche, la pelle, la brouette, le piochon, la truelle, je déterre un tesson, je prends le pinceau, la brosse à dent, je remonte le temps tout en descendant, je prends en photo la tranche stratigraphique du chantier archeologique.
Je descends de maman qui descend de papy qui descend de Lucy qui descend du singe qui descend des arbres qui descend du protozoaire qui descend du plancton.
J’ai une bonne descente. Je descends jusqu’au fond du tonneau. Le tonneau est percé. Ce n’est pas celui des Danaïdes, les Danaïdes ne connaissaient pas le tonneau, elles avaient un dolium, une jarre, en grec un pithos, sur la fontaine elles versent l’eau dans un puits hexagonal, elles sont nues.
Super ! Belle idée de descente en mots dans la proposition. Merci pour ce texte !
creuser est toujours une bonne idée, je trouve.