Station factice, station pressée, station saturée, l’odeur prend gorge, tu respires par la bouche, tu traverses un labyrinthe sous terre, réseau complexe qui t’amène d’un point X à un point B. Tu descends dans le trou, de milliers d’hommes qui se déplace sous terre, des taupes au travail pour s’y rendre pour creuser, autour ; et puis des hommes au sol dorment sur la chaleur, sous les grilles soufflent le contact peau de celui qui s’expose aux regards passants, plus la force, un jour il abandonne et s’étale, survie n’est plus qu’un mot qui espère. Chaque matin, tu foules l’homme dans son sac de couchage, tu ne sais pas si tu dois, tu ne sais pas comment, tu sais qu’en toi résiste l’indifférence mais tu ne sais pas comment. Un jour avant le sol une vie autre, maintenant il noie l’alcool pour moins entendre le gris du bitume, il ne voit que des pieds, il est devenu expert en pieds et en chaussures. En ce moment les pieds ont chaud alors ils se découvrent, il invente des corps aux pieds, il ne regarde pas les visages pour ne pas avoir mal d’être loin des vivants. La vision flou, une ronde de pieds sous terre chorégraphie un ballet mortifère, ses pieds à lui nécrosent de manque de soins, à quoi bon. Il voit, il sent l’odeur des produits anti-virus, il rit parce qu’il sait lui que les virus chaussent n’importe quels pieds, pourtant ils ne veulent pas de lui, parfois il s’imagine lécher le sol pour avaler l’affront de ne plus être qu’à demi. Est-ce que ça suffit ?
Super texte, super photo, bravo.
Merci Laurent. Je suis contente d’arriver à écrire chaque jour meme si pas toujorus dans les clous. 🙂
Magnifique
ce ballet les hommes de la forge et des rues
somptueux. ce « n’être qu’à demi », qui fait une chanson de ferré mental
et la photographie extatique…
Bravo vraiment Jen !!!
Merci, je m’efforce au sensible meme si pas toujours aisé à capturer.
« Un jour avant le sol une vie autre » oui ne jamais l’oublier Merci pour ce texte
Merci de la lecture 🙂