Le premier accès souterrain qui lui vient à l’esprit : le parking de la République
Avant sur la place était érigée une statue équestre dédiée au général Chanzy et la deuxième armée de la Loire, et ce depuis 1885, date de son inauguration. Mais les années 70 du vingtième siècle le délogèrent pour faire place au premier parking souterrain de la ville. Il s’en souvient. Il était lugubre, le parking, les places de stationnements rétrécies. Basile venait juste d’avoir son permis. L’horreur contre le bonheur d’une place de stationnement. Il ne fréquente plus la ville depuis longtemps. Il paraitrait qu’en 2017, il fut fait tout beau et tout neuf.
Retour dans le temps : premier escalier de cave dont il se souvient.
Il a huit ans, guère plus.
Il est dans la grande maison avec un étage et un grenier inaccessible, un parallélépipède posé au coin de deux rues. Il ouvre la porte de cuisine, devant lui le jardin, à sa droite, un gouffre. Un précipice, pense-t-il. Un escalier aux larges marches de ciment. Combien ? une, deux… vingt. Il les descend. Dans sa main, bien serrée, une grosse clé. Une plate-forme finale cimentée et une grosse porte en fer. Il met la clé dans la serrure, la tourne. La porte s’ouvre dans un bruit grinçant. Il ne voit rien. Il tend sa main vers la gauche, l’interrupteur. Il le bascule, une lumière blafarde. Il va vite vers le fond de la cave, prend une douzaine de pommes qu’il enfouit dans son panier d’osier, retourne vers la lumière du jour, tire la porte, la referme la clé et remonte l’escalier quatre à quatre. Il a échappé au monstre qu’il imaginait habiter dans la cave.
Un autre escalier vers une cave à plusieurs pièces.
Sa mère lui demande de descendre à la cave une pile de vieux journaux et de remonter des endives qui y étaient en train de blanchir. Heureusement, cela ne se produisait pas souvent. Au pied de l’escalier qui montait au premier étage des chambres et au deuxième vers le grenier, une porte ouvrait sur un escalier en ciment qui tournait presque à angle droit après dix marches. Attention de ne pas tomber. Les chaussures de son père y étaient rangées. Descendre les dix dernières marches. À droite, une pièce avec de la chaudière à fuel. À gauche, une petite pièce où étaient entreposées des caisses en bois. En face, une grande pièce. Des bouteilles de vin, des caisses encore et encore des cageots avec du sable et les fameuses endives. Il n’avait vraiment pas tout à fait peur mais n’était pas rassuré plus que cela. C’était l’odeur. Pas de la rose. Plutôt une odeur pleine d’humidité qui lui portait au cœur.
Des autres parkings souterrains.
Parfois il fallait se garer au quatrième sous-sol. Sa hantise. Remonter à la surface par un ascenseur. Ses deux phobies. Ne pas oublier de noter sur le ticket de parking le numéro de place et le numéro du sous-sol. Il faudrait bien revenir chercher sa voiture. Les odeurs, les bruits bizarres, ses peurs.
Basile souffre de claustrophobie. L’entraîner sous-terre encore pire que de l’obliger à prendre l’ascenseur. On évite de se moquer. Pas de rajout à son anxiété et à sa honte.
Très touchant ce portrait ! Et le courage qu’il faut pour affronter ses peurs
Basile chantonne-t-il la petite chanson de la peur du noir ?
Ça lui donnerait un peu plus de courage, peut-être.
Mais Basile sait vaincre ses peurs, on le sent bien dans ce beau texte !
Je suis d’accord avec les commentaires précédents, merci Danielle.