Sur les hauteurs, il y a les châteaux d’eau et le cimetière, et les buttes, partout des buttes, dont on extrayait le gypse et de menus délits… Il y a le quartier des Américains. Les rues sont en pente dure. Les vélos descendent mais grimpent avec peine. L’air est battu par le vent. Les particules fines s’entrechoquent en un jet d’étincelles. La nuit est claire. Les ruelles sont pavées. Les rues descendent comme des lianes et s’agrippent aux parcs enserrés par la couronne des boulevards, les parcs en pente dure où roulent les enfants, les arbres se dressent un temps, résistent puis s’affaissent et se tordent, emportés par leur poids, les balles de ping pong sur les tables roulent, prennent de la vitesse, dévalent dans le lointain, emportent et brûlent le bitume qui dégouline jusqu’aux vitrines des commerces, bien alignées qu’elles défoncent. Hier c’était un crâne. On ramasse. On répare. C’est ainsi quand le haut rencontre le bas. C’est physique. Qu’est-ce qu’on peut bien y faire ? Le fond de la vallée approchant, les rues se redressent, le rythme ralentit, la ville est dense et pleine de vapeurs, s’abaisse en pente douce. Sur le sol accidenté court un réseau de racines affleurantes. Les passants butent et chutent. Des flaques bouillonnent, jets d’eau brûlante et vapeurs de soufre. Dans les profondeurs, des effluves d’œuf pourri et des badauds qui suent. Parfois des trous. Le passant passe et disparaît, glisse dans l’eau claire des carrières.
du mouvement dans la description même, encore encore!
oui on voudrait que ça parte plus loin, plus profond, plus vilain! flanques-y la tête sous l’eau, que ça glougloute et que ça s’agite!
Chouette descente !
Merci pour ce beau moment de lecture !
Merci de ton passage, une descente qui démarre tout juste un peu plus haut que le Belleville que tu quadrilles…