La carte se plie et se déplie toujours dans un sens différent.
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La carte s’arrête là où tu veux commencer ton chemin.
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La carte que tu achètes n’est pas la bonne carte. Elle porte le nom de ta région, elle te promet des découvertes et des loisirs sans fin mais dès que tu la déplie, tu t’aperçois que tu n’es pas là, qu’elle ne correspond à t’entoure.
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La carte n’a aucune considération pour ta personne. Si tu veux marcher à pied, la carte ne sera pas assez précise, si tu veux rouler à vélo ou en voiture, elle le sera trop et d’un clin d’oeil tu bondiras de point en point bien plus vite que la carte ne peut le supporter.
La carte se déchire quand le lieu t’intéresse.
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La carte te parle des routes quand tu cherches les montagnes. La carte t’indique un chemin où tu affrontes des ronces. La carte te promet une autoroute mais ne te dit pas que tu ne sauras jamais comment la prendre.
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La carte parle des temps jadis, collectionne les lieux-dits les noms de villages, les dénominations des cours d’eau, elle est ce grand-père qui avec certitude te donne un coin à champignon alors qu’il n’est pas revenu dans cette forêt depuis des années, que celle ci a été rasée et que s’élève à la place un ensemble rectangulaire de pavillons.
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La carte n’a pas d’odeur, la carte n’a pas de point de vue, la carte ne s’arrête pas quand elle est fatiguée ou même quand les fleurs jaillissent.
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La carte n’indique pas les vaches, les moutons, les randonneurs avec leurs chiens.
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La carte n’a pas de sens ou plutôt elle n’a qu’un sens, qui n’est pas le tien. Elle t’interdit de perdre le nord.
Tu vis parmi les plis.
Ha oui absolument, on ne nous aura plus avec le coup du coin à champignons. Chouette texte, d’une nervosité appréciable.
Il fallait que ces vérités soient dites, merci !