Elle continue sa route, la tête bien droite, elle avance vers ce point mystérieux qu’elle fixe toujours. Elle est déterminée, ne s’occupe pas du temps qu’il fait. Qu’il pleuve, qu’il vente, elle avance. Le bruit des voitures parvient jusqu’à elle, la forêt ne les estompe pas tout à fait, l’autoroute n’est pas loin. Toujours elle avance, fixe le point mystérieux, les branches des arbres de la forêt se courbent sur son passage, un chevreuil lui fait un sourire, les oiseaux lui chantent les mélodies de son enfance. L’herbe scintille, la mousse se fait douce sous ses pas. Sur la carte son index suit le fleuve et ses jolis méandres. Elle déteste les GPS, les dictateurs d’itinéraires préenregistrés. Elle préfère les cartes routières, celles qui la font voyager sans bouger. Elle n’hésite pas à déplacer ses ailes, à s’envoler, elle regarde les îlots de verdure, les fleuves qui rejoignent les océans. Elle n’a pas encore exploré tous les points mystérieux qui brillent sur la carte de son univers.