On commence par la pièce du fond à droite au bout du couloir face au WC car c’est là que commencent mes rêves. Poignée de la porte blanche celle interdite aux paumes des enfants. On arrivait l’été. Les deux lits simples collés l’un à l’autre encadrement bois foncé. Les lits toujours faits drap soulevé sur couverture repliée oreillers tapés. Les deux tables de nuit. Livre sur bateaux ou mer chez lui. Livre placé droit, crayon et réveil chez elle. Quand il sera mort elle enlèvera son lit. La pièce alors plus petite de son corps plus petit. Tu as maigri, j’ai peur. Un petit bureau son napperon la boîte aux aquarelles. Le seul endroit où la paume de l’enfant sent le pêle-mêle des tubes aux couleurs tombées. Petits éclats dans la boîte tu les aurais comptés. D’ailleurs quand je rêve je range je remets ton ordre je te redresse je te demande de ne pas paniquer. Je range derrière les gens qui entrent dans la chambre sans savoir ton lit sans savoir les éclats sans savoir la boîte. La fenêtre face à la porte celle qui donne sur le toit la maison des voisins les mimosas. Plus bas le regard le sable et la terre. Toi l’enfant tu seras entré dans la chambre quand tu auras grandi. L’armoire plutôt fine bois sombre touche presque le pied du second lit. Retour à la porte. On passe à droite la salle de bain à gauche la penderie tout ça moins de 2 mètres. L’autre porte. Les lits superposés à droite le lit du haut à hauteur du regard main glissée sur la couette le sable que l’on retient. Bord de mer. La petite lampe blanche métal accrochée ça chauffe ta paume le panier aux quatre rangements le clou qu’il aura posé. La bibliothèque des vieux livres la collection verte les rainures dorées les boîtes lessives. Poignées plastique blanc contour des cartons vers le haut plus fort elle range les jeux dans les boîtes. La fenêtre sur la cour des graviers le grand pin. Enfant c’est ta chambre. Le coin du rideau soulevé tu es encore petit. Tu vois seulement les autres pins ceux de la montée du voisin. Le meuble bois plus fragile aux portes coulissées. Le petit mouvement pour remettre dans la rainure. Portes verres celles du haut les boîtes aux photos. Portes bois les vieux journaux et les jeux intelligents. Le petit cube plastique avec des billes faire entrer les billes dans des trous. La partie vêtements. La porte. Au fond du couloir collée au WC la cuisine. À gauche le frigo et le napperon. Le magnet poulain chocolat noir. La rangée des meubles formica verdâtre. Dessous le micro-onde la corbeille de pain troisième napperon la cafetière l’évier. Tu te sers des deux baquets pour laver la salade. Tu la laisses dans l’eau les feuilles séparées tu rinces dans l’autre. J’ai essayé de te placer face à l’évier pour ton dos courbé celui du rêve. Jamais de face. Alors suit le plan de travail et suit la porte de l’extérieur. L’attrape mouche. Les longues lanières plastiques ça s’emmêlent dans les cheveux t’enroules ton corps d’enfant tu tires juste un peu. Tu entres tu sors tu ris tu cries. Tes éclats.
perception différente, mais touché