des mois sans pluie, poussière infiltrée dans la moindre fissure, poussière de déserts lointains | première impulsion à franchir le seuil de porte qui déborde sur la rue marqué d’impacts de roues qui ont frotté, avec le bon pied et non sans précaution | accéder à la partie bitume (incessantes variations de niveau) | partout sols en réclamation d’hydratation, donc en partie instables de même que les flancs les versants qui encadrent la zone habitée | ruelle âgée de plusieurs siècles maintes fois déconstruite, matériaux remaniés en profondeur abritant désormais des canalisations plus modernes, bientôt la fibre | le dénivelé est sensible à progresser vers la grand place | se méfier du cœur de ruelle composé de pavés assemblés en calade pour créer un caniveau central à cause de l’eau qui vient l’automne et noie jusqu’aux niveaux peuplés, oui se méfier du creux, marcher d’un côté ou de l’autre | végétaux coriaces entre fissures, herbes devenue paille, feuilles roussies, trognon de pomme jeté aux fourmis, terre, petits cailloux, débris de crépi, déjections animales, pierres écroulées, tout dans le caniveau déshydraté en attente de rien constituant des petites accumulations | imaginer le filet d’eau qui viendra s’en emparer au prochain orage | nouvelles grilles d’évacuation et boîtes métalliques ornées de lettres et de chiffres | pavés, pierres cimentées, granulés, galets agglomérés, sable et paille, surfaces bitume ou béton | enjamber les limites obliques éblouissantes de la lumière qui dessinent des lignes de paysage, ombres projetées des toitures hérissées de câbles et bordées de gouttières | irisations des poussières et des pierres décomposées | irisations aveuglantes | poussière
Codicille : tente de travailler avec ce que j'ai sous la main. D'abord photographier en marchant jusqu'au bureau de vote, puis observer, écrire... ai eu du mal à sortir de la description pour entrer dans le glissement, pas sûre d'en être sortie d'ailleurs... tant pis ! ai trop de retard...
C’est beau ta description de l’invisible. De la poussière qu’on ne voie pas parce qu’on l’ignore, parce qu’on ne veux pas la voir. Merci.
ce qu’on écrit nous échappe, c’est l’oeil du lecteur qui détecte le vrai sujet
merci JLuc pour ta vision et pour ton passage toujours bienveillant…