Une armée de jambes au garde à vous. Des jambes de toutes sortes, des petites, des grandes, des gros mollets, des filiformes recouvertes de pantalons de toiles, de bermudas, de robes, de jupes. Une armée de pieds et plein de types de chaussures, des vernies, des trouées, des baskets, des sandales, des espadrilles, des bottes de moto. Une armée de jambes tendues, droites entraînées dans un ballet de petit pas. Souliers glissants sur le sol carrelé pour se diriger dans la même direction. Entrants par une porte latérale et sortants par le fond de la pièce. Tous ensemble, les uns derrière les autres, les uns à côté des autres. À petits pas. Arrêt, piétinement, redémarrage, arrêt. Changement de direction. À droite, à gauche. Un demi-tour ici. Soudain, un mouchoir par terre. Deux chaussures noires volantes à grands pas à travers l’armée de jambes qui s’écartent. Mouchoir enlevé, disparu. Les petits pas, toujours. Indéfiniment. Par centaines, par milliers. Deux roues entourées de caoutchouc. Un siège handicapé. Petits tours de roues. Arrêt, trépignement, redémarrage, arrêt. Changement de direction. À droite, à gauche. Petits pas. Flux de petits pas. Flots de petits pas. Sans fin. Inexorable.
Quelqu’un a-t-il déjà observé le sol de la Chapelle Sixtine ?
C’est vrai qu’on peut se poser la question. Pour ma part je n’ai vu ni l’un ni l’autre. J’ai bien aimé le foisonnement de passages dans ton texte. Merci
Merci de ton passage Véronique.
Drôle ! Et bien amené !
Merci Patrick. Je crois que cet exercice quotidien me tend vers l’humour. De façon passagère peut-être.
Quel pi – étonnement ! Le foisonnement rend bien compte de l’impression de foule. Bonne continuation sur le #5 !
C’est le foisonnement des propositions qui me pousse dans cette direction. À petits pas. Merci de ton passage Nolwenn.
Pas de sol emportent … Merci
Merci Nathalie.
oh merci pour cette entrée dans le texte par le le défilé des jambes, j’y ai retrouvé un peu de L’échangeur souterrain de la gare Saint-lazare de Jean Louis Giovanni!
Je ne connaissais pas mais, après une rapide recherche internet, cette description des flux humains est très tentante. Je l’inscris sur ma liste de bouquins à dégotter. Merci pour ton passage. Merci pour ton analyse.
tout construit sur la chute… au début, j’ai cru à un défilé de majorettes, et puis ça s’est dessiné autrement
sol décrit par contact, pas à pas
belle idée, cher JL