Pas de clé sur la porte, pas la peine. Seuil en béton de quelques centimètres, puis le grand paillasson en caoutchouc à trous dans sa fosse en ciment. Le chat y a déposé une musaraigne. Il ne doit pas aimer le goût de la musaraigne, ou son museau trop pointu. Escaliers basiques, anciennes traverses de chemin de fer qui bloquent un peu de terre, des cailloux et des herbes. Penser à couper l’herbe pour ne pas glisser les jours de pluie. En bas, le chemin d’accès pour les voitures, cailloux tassés en deux ornières officielles et peu profondes, herbe au milieu. Ici on dit barotière pour les chemins qui mènent à une habitation. Des cailloux pas d’ici, des cailloux de rivière, arrondis par leur voyage dans l’eau, déposés par un camion, tassés et calés par les bons soins de la nature, poussière, feuilles, branches, débris. Boîte aux lettres fixée sur le mur de la remise, les derniers travaux ont laissé un bout de dalle de béton effrangé, des orties. Dans la boîte, des factures et une lettre de Blaise, envoyée d’Écosse. Elle lit en remontant. Ses pieds connaissent les marches, les appuis, les espaces, le rythme et l’amplitude, on peut se passer des yeux pour les trajets qu’on connait par cœur
J’ai lu tes textes depuis le prologue, je ne laisse pas de commentaire à chaque fois, mais que j’admire ton talent pour les descriptions, si précises et si fluides !