Rue Pina Bausch à Lingolsheim, Bas-Rhin. Ciel gris. Voiture Engie garée devant un immeuble. Constructions neuves, peut-être tout juste livrées, accueillant depuis peu leurs nouveaux habitants. Cinq étages et de minuscules fenêtres. Ici, on doit être exposé au Nord. Au bout de la rue, on aperçoit la masse grise du gymnase Colette Besson. Derrière, je sais qu’il y a l’école Simone Veil, où je vais souvent dans le cadre de projets professionnels. Une grue jaune s’élève au loin derrière un fouillis d’arbres. Quartier en perpétuel chantier. De l’autre côté, et tout au long du trottoir, des voitures, garées dans tous les sens, et au fond, un bâtiment plus ancien, le siège des anciennes Tanneries. Un quartier sis sur des anciennes tanneries qui après dépollution a montré patte blanche pour devenir écoquartier à l’habitat dense, aux noms de femmes libres, et aux voitures débordantes.
Rue Pina Bausch à Montpellier. Quartier de bureau. Bureaux à louer. Voitures alignées de chaque côté de la rue. Locaux disponibles au 0467007007. Parking attenant. Une camionnette jaune qui s’enfuit. Une femme sur un trottoir. Le siège de l’entreprise Valeco, fournisseur d’énergies renouvelables. Des arbres maigres tout au long de la rue, qu’on croit tout juste transportés ici, pas encore acclimatés. Au rond-point, un laboratoire de biologie médicale. Si on continue encore – la rue Pina Bausch est très longue ici – on croise d’autres parkings, le pôle santé parc 2000, un bâtiment de radiologie, des bureaux divers, conditionnement, laboratoires ou entrepôts, peu de piétons jusqu’à déboucher sur la rue Mohamed V.
Rue Pina Bausch à Artigues-près-Bordeaux. Juste à l’entrée de la rue, un grand panneau publicitaire: le crédit agricole immobilier recherche des terrains nus ou bâtis, vous connaissez un terrain à vendre? Et un tout petit posé sur le lampadaire, qui indique la direction à prendre, Century 21, à vendre. Quand on avance dans la rue, là aussi, beaucoup de voitures. Des voitures rangées de part et d’autre, des immeubles neufs. Dégradés d’orange, gris, crème et blanc sur les murs. Les immeubles ont l’air d’être juste posés là. Comme s’ils n’appartenaient pas à leur environnement. Bandes de gazon qui courent devant les bâtiments. Petits balcons entourés de plexiglas ou de palissades. Conteneurs de verres et cartons semi-enterrés. Zone pavillonnaire nouvelle génération. Est-ce que la ville est loin?
Cet atelier est un trou noir. Plus je lis de textes plus j’ai envie d’en lire d’autres. Ce qui peu à peu m’éclaire sur les consignes en passant.
C’est très intéressant de savoir vaguement qui est Pina Bausch et de comprendre comment son nom doit être aussi vague pour les gens qui baptisent nos lieux.
C’est tellement compréhensible en lisant votre texte, lumineux !
Merci Céline !
Oui difficile de suivre le rythme de lectures pour ma part vu le nombre de productions en si peu de temps! Mais ça crée de l’énergie! Merci pour cet écho!
Ces trois décors ne me font pas penser à un décor de la grande Pina. Mais c’est justement là tout l’intérêt de l’exercice…
Merci pour ces photos écrites, et bien écrites.
Oui, je me suis demandé en écrivant le texte par quel hasard on associait un nom et un lieu… merci pour cet écho!
Belle promenade sur les pas d’une grande dame
Merci!
je vois Pina Bausch dans ces rues, regarder comment elle pourrait jouer de l’espace, de la répétition, traverser, retraverser, se croiser, passer entre les voitures avec des danseurs adolescents, avec des danseurs âgés et avec nous autres aussi à essayer de comprendre les consignes de Pina, comme on tente de comprendre celles de François, ja vois bien tout ça
Merci Philippe! Il est vrai que Pina Bausch aurait pu jouer de ces espaces urbains a priori sans trop de surprises….