Basile aurait bien voulu aller se promener dans tous les lieux évoquant Pierre Pavoine, mais il n’y en avait qu’un seul qui portait le nom du résistant fusillé.
Le défi à relever, trois lieux portant le même nom. Il ne réfléchit pas longtemps. Ce mot RIF s’impose, il l’avait tant intrigué qu’il décida d’y aller voir.
Trois seulement en France. Juste ce qu’il lui fallait.
Alors en route…
Un terrain nu, un terrain plein de folles herbes, un terrain en pleine ville non bâti, un terrain qui l’attend. Numéro de parcelle, recherche du propriétaire, des héritiers. Frénésie. Un terrain à bâtir. Le maire ne pourra lui refuser la construction de la maison de ses rêves, rue du Rif. Rif avec ou sans majuscule ? Avec une majuscule, région du Maroc. Tout s’explique le quartier du Maroc. Mais pourquoi ? Basile ne sait pas, mais ce nom l’a toujours fait rêver. Une parcelle qui n’attend que sa sweet home.
Mais il a mal lu. Pas trois paysages urbains. Un seul car seulement une syllabe dans les autres noms de lieux.
Retour à la case départ. Trouver un nom qui sera au moins présent trois fois sur la vaste terre. Le troisième patronyme sera le bon. Basile y croit.
Seulement, à la dixième tentative, un nom veut bien apparaître au moins trois fois.
Seulement trois fois… Basile est déçu. Il insiste et découvre
À Genève, une rue en sens unique. Les façades d’un côté de la rue se reflètent dans ce grand ensemble vitré, de l’autre côté de la rue. Il a mal au cœur. Cela lui semble irréel. Il s’imagine sur l’un des balcons, il se voit comme dans une glace. Rue courte, rue trop courte pour un si grand écrivain.
Il reprend son exploration, se trouve propulsé dans le Grand-Est, à La Rivière-de-Corps (département de l’Aube – 3 199 habitants en 2015 — à moins de 5 kilomètres de Troyes). Là, belle promenade pour échanger avec Jean Cocteau, Jacques Prévert, Roger martin du Gard, Gaston Bachelard, Simone de Beauvoir, Elsa Triolet, Marguerite Duras et même un peu plus loin, Victor Hugo. Et aussi Michel Leiris, qui lui aura droit à une place. Modeste place, n’exagérons rien. Bonne compagnie pour les Ribocortins.
Une zone pavillonnaire à l’écart de la ville, des petites, des grandes maisons. Peu de clôture en dur, des haies folles ou taillées au cordeau.
Et au 5, cette maison fleurie — disons en cours d’achèvement. Ne manque plus qu’un ou deux nains de jardin, pense-t-il.
D’un coup de baguette magique, direction Saint-Mitre-les-Remparts (département des Bouches-du-Rhône – 5 983 habitants en 2019 — à 50 km de Marseille, 55 km d’Aix-en-Provence, à l’ouest de l’étang de Berre).
Une clôture inachevée, une haie exubérante de lauriers-roses, deux maisons jumelées. Quels Saint-Mitréen se cachent dernière les volets à l’espagnolette ? Vue de fin de printemps, de début d’été. Chaleur pesante. Rester au frais. Faire la sieste.
Basile se repose, exténué, de son périple.
Belle idée, cette mise en scène. On a double déambulation, je trouve. merci.
« Basile aurait bien voulu aller se promener dans tous les lieux évoquant Pierre Pavoine, mais il n’y en avait qu’un seul qui portait le nom du résistant fusillé. » Cela donnerait une histoire fabuleuse !
Bonjour Danielle,
Basile a réussi à rester dans son univers, Jane du fond de la Corée y a renoncé – nom de rue trop mysterieux ou juste numérotés – il en a de la chance même si « ça resiste »,
bonne suite à ses déambulations, (et à vous, son accompagnement)
Ce Basile ne recule jamais devant rien !
Bravo à lui et à sa créatrice…
Plasir de suivre Basile dans ce récit ! Les sauts de lieux en lieux sont étonnants ! ( Et je m’aperçois que je me sers mal de Google Earth car je n’ai vu aucune image aussi nettement…)
Merci @ J4 !
Que 3 pour Albert c’est incroyable. Merci